De plus en plus d’informations sur les causes de l’arrestation de l’homme d’affaires haïtien Réginald Boulos.
En plus d’avoir violé les lois migratoires américaines, Réginald Boulos est également accusé de liens présumés avec des gangs armés opérant en Haïti.
L’information a été rendue publique par la chaîne Fox News dans un tweet publié le 17 juillet 2025 : « L’ICE a arrêté Pierre Réginald Boulos, résident permanent légal des États-Unis et citoyen haïtien, pour avoir prétendument contribué à la déstabilisation d’Haïti et collaboré avec des chefs de gangs haïtiens liés à une organisation terroriste étrangère », a révélé le média d’extrême droite américain.
Le tweet, largement relayé dans la presse américaine, marque un tournant dans la couverture médiatique de cette affaire qui, jusqu’à présent, se limitait à des allégations de violation des lois migratoires.
Selon les informations du Miami Herald et de Yahoo News, Boulos a été appréhendé à son domicile de Palm Beach, en Floride, par des agents de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE), puis transféré au centre de détention Krome, situé à Miami-Dade County. Il n’a, pour le moment, fait l’objet d’aucune inculpation pénale formelle, mais une audience devant un juge de l’immigration est prévue le 31 juillet.
Né à New York, Réginald Boulos avait renoncé à sa citoyenneté américaine en 2020 afin de pouvoir se présenter à la présidence d’Haïti, conformément aux exigences de la Constitution haïtienne. Il est le fondateur du parti MTV Ayiti (Mouvement pour la Transformation et la Valorisation d’Haïti) et l’un des hommes d’affaires les plus influents du pays, ayant investi dans les secteurs de la grande distribution (Delimart), de l’automobile (Autoplaza), de l’hôtellerie (NH El Rancho) et des médias (Le Matin).
Sans citer de nom, le secrétaire d’État américain Marco Rubio avait publié un communiqué annonçant que le gouvernement des États-Unis prendra des mesures pour expulser certains résidents permanents légaux soupçonnés d’avoir soutenu ou collaboré avec la coalition criminelle haïtienne Viv Ansanm, récemment classée comme organisation terroriste étrangère (FTO) par le Département d’État.
« Nous n’autoriserons pas des individus à conserver un statut légal aux États-Unis s’ils ont facilité les actions d’organisations violentes ou soutenu des groupes terroristes », a déclaré Marco Rubio lors d’une conférence de presse tenue à Washington.
Concrètement, ces expulsions seront menées par le Département de la Sécurité intérieure (DHS) sur la base de l’article 237(a)(4)(C) de la loi américaine sur l’immigration et la nationalité. Cette disposition permet l’expulsion de toute personne résidant légalement aux États-Unis si elle est jugée susceptible de nuire à la sécurité ou aux intérêts de politique étrangère du pays.
Le Département d’État affirme disposer de preuves tangibles montrant que certains résidents permanents ont entretenu des liens directs avec des chefs de gangs opérant en Haïti sous la bannière de Viv Ansanm, groupe identifié comme étant l’un des principaux catalyseurs de la violence armée, du chaos sécuritaire et de l’instabilité politique sur l’île.
La coalition Viv Ansanm, active en Haïti depuis plusieurs années, est accusée d’avoir orchestré ou soutenu de nombreuses attaques meurtrières, des enlèvements de masse, ainsi que des actes de violence systématique contre des civils. Elle regroupe plusieurs bandes armées et figures du banditisme, et aurait, selon les autorités américaines, des ramifications jusqu’aux sphères économiques et politiques.
Depuis la désignation de « Viv Ansanm » comme organisation terroriste étrangère, les États-Unis ont intensifié leur coopération avec des partenaires régionaux pour surveiller, neutraliser et sanctionner ses soutiens, y compris ceux présents sur leur territoire.
Cette décision s’inscrit dans une stratégie plus large de l’administration Trump, qui entend non seulement renforcer les mesures de sécurité intérieure, mais aussi protéger les intérêts géopolitiques des États-Unis dans la région caribéenne, en particulier en Haïti, plongée dans une crise sans précédent.
« Ces nouvelles mesures témoignent de notre détermination à protéger le peuple américain et à soutenir la stabilité régionale », a conclu le Secrétaire d’État dans un communiqué de presse publié ce 21 juillet.
Cette note a été publiée quelques jours après l’arrestation par l’ICE de l’homme d’affaires Réginald Boulos pour violations des lois sur l’immigration américaine.