S’achemine-t-on vers une crise constitutionnelle aux États-Unis ? De nombreuses personnes se posent la question après les récentes décisions de l’administration Trump de déployer des militaires en Californie pour faire face aux manifestations contre les arrestations jugées arbitraires des autorités migratoires.
Après avoir autorisé 2 000 soldats de la Garde nationale, le gouvernement fédéral prévoit d’envoyer 700 Marines à Chicago, selon des informations révélées par Reuters, citant un haut responsable américain.
Cette mobilisation intervient dans un climat de tensions croissantes, marqué par l’arrivée dimanche de 300 soldats de la Garde nationale de Californie.
Leur présence vise à renforcer le dispositif sécuritaire face à l’ampleur des protestations. Le gouverneur Gavin Newsom a vivement critiqué cette décision, la qualifiant d’« illégale ».
Selon ce responsable, qui a requis l’anonymat en raison de la sensibilité du dossier, les Marines sont déployés en tant que force d’appoint. Aucune activation de l’Insurrection Act – loi fédérale permettant d’impliquer l’armée dans le maintien de l’ordre intérieur – n’est envisagée à ce stade. Toutefois, le contexte est jugé « fluide » et susceptible d’évoluer rapidement, a fait savoir Reuters.
Le nombre de troupes de la Garde nationale sur le terrain devrait d’ailleurs passer à 2 000 d’ici mercredi, toujours selon la même source. En attendant ce renfort, les Marines pourraient assumer un rôle de soutien logistique, bien que leurs missions exactes n’aient pas été détaillées.
Même si la législation américaine interdit aux forces armées de mener des actions policières sans activation formelle de l’Insurrection Act, le département de la Défense est régulièrement sollicité pour intervenir dans des contextes d’urgence nationale. Qu’il s’agisse de crises sanitaires, de catastrophes naturelles ou de sécurisation des frontières, l’armée joue un rôle de soutien essentiel aux autorités civiles — mais pas sans l’aval des autorités locales, contrairement à ce qui se fait actuellement, où les responsables locaux sont tenus à l’écart par l’administration Trump.
La décision d’envoyer des Marines dans une grande métropole américaine soulève néanmoins des interrogations sur l’escalade des tensions et sur les moyens employés pour répondre à la contestation populaire.
Le président américain affirme n’avoir aucun problème à ce que le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, soit mis aux arrêts par le responsable des frontières, Tom Homan. Des menaces qui semblent bien loin d’intimider Gavin Newsom, plus que jamais déterminé à affronter la bande à Donald Trump.