Opération « Patriot 2.0 » : l’ICE arrête 1 406 personnes dans le Massachusetts en moins d’un mois

Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul est un journaliste chevronné et un conteur accompli, animé par un engagement profond envers la vérité, la communauté et l’impact social. Il est le...

Les Services de l’Immigration et des Douanes (ICE) annoncent avoir interpellé plus de 1 400 individus dans l’État du Massachusetts. Ces interpellations s’inscrivent dans le cadre d’une série d’interventions nommées opérations Patriot 2.0, déployées sur une durée d’un mois.

D’après les chiffres officiels communiqués par l’agence fédérale, 1 406 personnes en situation irrégulière ont été appréhendées entre le 4 et le 30 septembre au cours d’une opération s’étendant sur plusieurs semaines, visant spécifiquement la criminalité transnationale, les gangs et des individus considérés comme « auteurs d’infractions graves ».

L’ICE Boston (Enforcement and Removal Operations) et Homeland Security Investigations (HSI) Nouvelle-Angleterre ont collaboré étroitement avec divers partenaires fédéraux : FBI, Douanes et Protection des frontières (CBP), Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF), Agence antidrogue (DEA), Service de sécurité diplomatique du Département d’État (DSS) et U.S. Marshals Service.

Plus de 600 des personnes arrêtées présentaient des antécédents judiciaires importants, faisaient l’objet de poursuites en cours aux États-Unis, ou étaient recherchées à l’international, selon les responsables fédéraux de l’immigration.

L’agence indique avoir ciblé des organisations criminelles transnationales opérant à Boston et dans tout le Massachusetts, notamment MS-13, Tren de Aragua, Trinitarios et 18th Street. Six individus arrêtés sont identifiés comme membres avérés de gangs transnationaux, et plusieurs autres comme associés à ces organisations.

Le rapport précise que les équipes ont procédé à l’arrestation d’individus visés par des mandats d’arrêt internationaux et des notices rouges d’Interpol.

Trois des personnes interpellées sont identifiées comme terroristes avérés ou présumés. De plus, 277 personnes avaient précédemment reçu des ordres d’expulsion d’un juge de l’immigration du Département de la Justice ; l’ICE souligne qu’elles n’avaient pas respecté ces ordres et résidaient toujours aux États-Unis.

L’agence souligne que de nombreuses arrestations ont été effectuées suite à des libérations locales, dans des juridictions n’ayant pas donné suite à ses demandes de maintien en détention (detainers). Les agents ont dû procéder à des interpellations sur le terrain dans diverses zones du Massachusetts.

Les déclarations officielles

Le directeur par intérim de l’ICE, Todd M. Lyons, met en cause les politiques locales dites de sanctuaire. « Patriot 2.0 a mis à nu les graves conséquences des politiques de sanctuaire et l’urgence, pour les responsables locaux, de faire passer la sécurité de leurs administrés avant la politique. » Il poursuit : « Chaque personne en situation irrégulière arrêtée lors de l’opération enfreignait la loi sur l’immigration des États-Unis, et des centaines étaient des criminels violents qui n’auraient jamais dû circuler librement dans nos communautés. »

« Les forces de l’ordre locales les ont libérées plutôt que de les remettre sous notre garde, mettant ainsi en péril la sécurité des quartiers, des agents des forces de l’ordre et des personnes en situation irrégulière. Les autorités locales ont le devoir de protéger leurs citoyens ; elles doivent prendre des mesures et mettre un terme aux politiques de sanctuaire irresponsables. »

Le directeur par intérim d’ERO Boston, David Wesling, salue ces résultats qu’il considère bénéfiques pour la sécurité publique : « Le Massachusetts est significativement plus sûr pour y vivre et y travailler grâce au travail et à la détermination des femmes et des hommes de l’ICE et de nos partenaires fédéraux. Ensemble, nous avons pu arrêter plus de 1 400 personnes en situation irrégulière à travers le Commonwealth, dont beaucoup présentaient une criminalité significative aux États-Unis ou à l’étranger. » Il précise la nature des individus ciblés : « Cela inclut des auteurs d’infractions qui ont fait des victimes innocentes et traumatisé des communautés entières — des meurtriers, des violeurs, des trafiquants de drogue, des prédateurs sexuels d’enfants et des membres de gangs criminels transnationaux violents. Tous ont commis l’erreur de tenter de saper la loi sur l’immigration des États-Unis en se cachant dans le Massachusetts. »

Le responsable d’HSI Nouvelle-Angleterre, Michael J. Krol, insiste sur la priorité donnée par son service : « Nous continuons à travailler aux côtés de nos partenaires fédéraux pour débarrasser notre grand pays des meurtriers, des prédateurs d’enfants, des membres de gangs, des trafiquants de drogue et bien d’autres encore. La sécurité publique et la sécurité nationale demeurent notre priorité numéro un, et nous ne relâcherons pas nos efforts. »

Du côté du FBI Boston, Ted E. Docks lance un avertissement ferme : « L’opération Patriot 2.0 doit envoyer un message clair et sans équivoque : si vous êtes dans ce pays illégalement, caché et en train de commettre des crimes, le FBI et nos partenaires vous trouveront, vous arrêteront et vous retireront de nos communautés. » Il a insisté sur le profil des personnes arrêtées.

« Cette dernière montée en puissance a conduit à l’arrestation de plus de 1 400 personnes en situation irrégulière, dont beaucoup avaient des casiers violents. Des centaines avaient reçu l’ordre de quitter les États-Unis mais sont restées illégalement. Ce ne sont pas des individus inoffensifs en quête d’une vie meilleure, ce sont des menaces pour la sécurité publique. Le FBI ne restera pas les bras croisés pendant que notre système d’immigration est exploité, car l’État de droit n’est pas optionnel. »

L’U.S. Marshals Service, par la voix de Kevin Neal, met en avant la collaboration entre les agences :

« Les résultats de l’opération Patriot 2.0 prouvent une chose : les criminels violents qui menacent la sécurité de nos communautés seront tenus pour responsables. En partenariat étroit avec nos collègues fédéraux, nous avons contribué à arrêter des criminels dangereux — dont des meurtriers, des membres de gangs, des violeurs, des délinquants sexuels et des trafiquants de drogue — qui n’ont pas leur place dans nos communautés », a fait savoir Kevin Neal.

La procureure fédérale du Massachusetts, Leah B. Foley, avait aussi publié une déclaration concernant cette série d’opérations de l’ICE dans l’État de la Baie.

« Le bureau du procureur des États-Unis continuera de donner la priorité au travail avec nos partenaires chargés de l’application des lois pour identifier et poursuivre les personnes qui sont illégalement aux États-Unis et enfreignent les lois fédérales. En éloignant ces individus, nous avons rendu nos communautés plus sûres. »

L’ICE précise que les individus appréhendés lors de l’opération resteront sous détention fédérale jusqu’à la conclusion de leurs procédures d’expulsion ou leur déportation effective.

L’ICE n’a pas donné de précisions sur la composition ethnique de cette série d’opérations ayant conduit à l’arrestation de plus de 1 400 personnes en situation irrégulière.

Aucune opération de l’ICE n’a été signalée dans les communautés haïtiennes qui représentent l’une des plus importantes communautés d’immigrants dans le Massachusetts. Toutefois, plusieurs ressortissants haïtiens figurent parmi les personnes arrêtées. C’est le cas notamment de Jordani Joseph arrêté à Fall River par l’ICE. Cet individu est accusé de viol et de kidnapping. Son dossier était en cours de traitement dans le comté de Bristol lorsqu’il a été mis aux arrêts.

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