La Garde côtière américaine a rapatrié, mardi 2 septembre 2025, 191 migrants haïtiens interceptés en mer. Ils avaient été secourus à bord d’une embarcation de fortune au nord du Cap-Haïtien. Cette opération montre encore une fois l’ampleur du phénomène migratoire haïtien par voie maritime. Elle souligne aussi les dangers pour ceux qui quittent le pays dans des conditions précaires.
L’opération a débuté le 29 août 2025. Ce jour-là, l’équipage du navire USCGC Spencer a repéré une embarcation artisanale surchargée à environ 40 milles nautiques des côtes haïtiennes. Selon les autorités américaines, la situation présentait un risque imminent de naufrage. Alertés, les centres de commandement du district Sud-Est de la Garde côtière ont rapidement coordonné l’intervention.
Les migrants, entassés dans de mauvaises conditions de sécurité, ont été transférés à bord du Spencer. Là, ils ont reçu de l’eau potable, de la nourriture, des soins médicaux de base et un abri temporaire. Après identification, ils ont été ramenés vers Haïti. Ils ont ensuite été remis en toute sécurité aux autorités compétentes.
Dans le cadre de l’Opération Vigilant Sentry
Ce rapatriement s’inscrit dans le cadre de l’Opération Vigilant Sentry (OVS). Ce programme conjoint de surveillance maritime mobilise des moyens navals, aériens et terrestres dans plusieurs zones stratégiques, dont le détroit de Floride, le passage du Vent, la mer des Caraïbes et le passage de la Mona.
L’objectif affiché est double : sauver des vies et décourager la migration irrégulière. « La Garde côtière reste fermement engagée à protéger les frontières maritimes des États-Unis et à prévenir les entrées illégales sur le territoire », a déclaré le lieutenant-commandant Cory Arsenault, représentant de l’institution auprès de l’ambassade américaine à Port-au-Prince.
Les données de la Garde côtière indiquent une tendance à la baisse. Depuis le début de l’exercice fiscal 2025, ouvert le 1er octobre 2024, 603 migrants haïtiens ont été interceptés et rapatriés. Ils étaient 857 lors de l’exercice fiscal précédent.
Traversées toujours risquées
Malgré cette diminution, les autorités américaines rappellent que les traversées clandestines restent fréquentes et très risquées. Les embarcations utilisées sont souvent construites de manière rudimentaire. Elles ne disposent ni de gilets de sauvetage ni d’équipements de navigation adaptés.
Derrière ces chiffres se trouvent des réalités humaines difficiles. L’insécurité, l’effondrement économique, le manque d’emplois et l’instabilité politique poussent de nombreux Haïtiens à prendre la mer. Ils espèrent un avenir meilleur. Mais pour la plupart, le rêve américain se brise en mer ou se termine par un retour forcé.
Les rapatriés, souvent endettés pour financer la traversée, se retrouvent dans la même précarité. Dans bien des cas, ils envisagent déjà de repartir malgré les risques. Les organisations de défense des droits humains rappellent que la répression seule ne peut freiner le phénomène. Selon elles, il faut s’attaquer aux causes profondes de l’exode.
Une position américaine ferme
Face à cette situation, les États-Unis maintiennent une ligne stricte. Les garde-côtes insistent : toute personne interceptée en mer sera renvoyée vers son pays d’origine, conformément à la loi américaine. « Ces traversées illégales mettent des vies en danger. Elles ne mèneront pas à la régularisation sur le sol américain », ont indiqué les autorités dans un communiqué.
Le rapatriement de ces 191 migrants illustre encore le dilemme haïtien. Entre l’espoir d’une vie meilleure et la dureté des politiques migratoires américaines, des milliers de familles continuent de prendre la mer. Alors que la saison cyclonique bat son plein, les garde-côtes redoublent de vigilance. Pourtant, les départs clandestins ne cessent pas.
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