Massachusetts : plus d’un million de personnes à faible revenu menacées de ne pas percevoir leur aide alimentaire en novembre si la fermeture fédérale se prolonge

Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul est un journaliste chevronné et un conteur accompli, animé par un engagement profond envers la vérité, la communauté et l’impact social. Il est le...

Dans le Massachusetts, l’inquiétude grandit parmi les ménages dépendants du programme fédéral d’aide alimentaire. Si la fermeture partielle du gouvernement fédéral, déclenchée le 1er octobre par l’impasse budgétaire au Congrès, n’est pas levée avant le 27 octobre, les prestations de novembre ne pourront pas être versées.

Plus d’un million de résidents à faible revenu dans l’État seraient alors exposés à une interruption de leur aide à l’alimentation.

D’après des communications adressées aux administrations locales, le Service de l’alimentation et de la nutrition du ministère fédéral de l’Agriculture a averti que, si la fermeture perdure au-delà du 27 octobre, « aucun financement ne sera disponible pour le mois de novembre ».

Cette échéance, de nature technique et comptable, empêche les autorités d’État de programmer les versements mensuels habituels en l’absence d’autorisations de dépenses votées par le Congrès.

Concrètement, une pénurie de crédits pour novembre signifierait l’absence de rechargement des cartes de prestations utilisées pour l’achat de denrées. Les familles qui ajustent déjà leurs dépenses vers la fin du mois pourraient se trouver sans marge pour l’alimentation, avec un impact immédiat sur les enfants, les personnes âgées isolées et les travailleurs aux revenus irréguliers. Les services sociaux locaux constatent, dès la troisième semaine d’octobre, une hausse des demandes d’aide alimentaire en prévision d’un mois sans versement.

Le Département de l’assistance transitoire du Massachusetts a relayé des recommandations de précaution à l’attention des bénéficiaires : utiliser avec parcimonie les crédits d’octobre, constituer des réserves de produits de base quand c’est possible, et se signaler aux structures de proximité (centres communautaires, relais alimentaires) pour être intégrés aux tournées de distribution. Les responsables soulignent que d’éventuels compléments d’urgence ne sauraient compenser une coupure fédérale d’un mois entier.

Le programme fédéral d’aide à l’alimentation dépend d’autorisations annuelles votées dans les lois de finances. Tant que ces crédits ne sont pas adoptés, l’administration ne peut ni engager ni décaisser de nouveaux montants pour le mois suivant. La fermeture actuelle ayant débuté le 1er octobre, les réserves de fonctionnement arrivent à épuisement. Passé le 27 octobre, la programmation technique des rechargements de novembre devient impossible, même si les systèmes informatiques restent opérationnels.

Face au risque de rupture, les associations et banques alimentaires passent en régime d’alerte. La Banque alimentaire du Grand Boston coordonne l’ouverture élargie des garde-manger et l’acheminement de denrées non périssables vers les quartiers les plus exposés, tandis que des réseaux d’entraide s’organisent pour des distributions ciblées. Les professionnels préviennent toutefois qu’aucun maillage bénévole ne peut remplacer un versement mensuel fédéral à l’échelle d’un État : l’afflux simultané de nouveaux ménages fragiliserait les stocks et la logistique dès la première semaine de novembre.

Les villes dites portes d’entrée (Lowell, Lawrence, Fall River, New Bedford, Brockton) et plusieurs quartiers de Boston concentrent des ménages monoparentaux, des travailleurs précaires à temps partiel et des personnes âgées dépendantes de la livraison à domicile. Une interruption fédérale d’un mois pourrait y provoquer une crise : files d’attente plus longues, ruptures ponctuelles de produits pour nourrissons, et effets en cascade sur la santé publique, notamment la décompensation de maladies chroniques liées à une alimentation dégradée.

Les acteurs publics et associatifs recommandent de :

  • Privilégier l’achat de denrées de base non périssables (céréales, légumineuses, lait en poudre, conserves de protéines)
  • Étaler les achats d’octobre pour éviter une pénurie dès la première semaine de novembre
  • Vérifier régulièrement le solde des cartes de prestations et signaler toute anomalie aux services de l’État
  • Se méfier des fraudes promettant un « rétablissement » moyennant des frais ou des coordonnées bancaires
  • S’inscrire dès maintenant auprès des points de distribution de quartier pour réserver un créneau si nécessaire

Si un accord budgétaire intervenait avant la date butoir, les rechargements de novembre pourraient être maintenus ou décalés de quelques jours. Au-delà, même une résolution rapide pourrait entraîner des retards liés aux délais de transmission et de mise en paiement propres aux systèmes de l’État et des opérateurs de cartes. Les autorités encouragent donc les ménages à planifier dès maintenant en prévision d’un mois difficile, tout en espérant une réouverture qui rétablirait le flux de prestations.

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