Le Canada vient d’élire Mark Carney comme nouveau Premier ministre, selon les projections de CBC News et de CTV News ce lundi.
Ce choix marque un tournant décisif, offrant au Parti libéral un quatrième mandat consécutif — un exploit rare dans l’histoire politique du pays — tout en repoussant la poussée conservatrice menée par Pierre Poilievre.
Ancien gouverneur de deux grandes banques centrales du G7 et ex-dirigeant de Brookfield Asset Management ainsi que de Bloomberg, Mark Carney avait recentré les libéraux après la démission de Justin Trudeau. Présenté comme un « gestionnaire de crise », il a fait campagne en promettant de protéger l’économie canadienne et ses valeurs culturelles face aux nouvelles politiques tarifaires du président américain Donald Trump, a rappelé Politico.
Sur le terrain, Carney s’est posé en rempart contre l’idéologie populiste que, selon les libéraux, Pierre Poilievre incarnait. Il a insisté sur son intention de « protéger le Canada » contre l’ambition expansionniste de Trump, affirmant vouloir empêcher que le pays ne devienne une sorte de « 51e État ». Cette stratégie a visiblement su rassurer un électorat inquiet pour son avenir économique et son identité nationale.
« Il n’y a pas de solution miracle. Il n’y a pas de réparation rapide », a averti Carney après l’imposition des lourdes taxes sur l’automobile par les États-Unis. « Mais j’ai toute confiance en notre pays parce que je comprends ce que le président Trump ne saisit pas : nous aimons le Canada de tout notre être », a ajouté le Premier ministre Carney.
L’élection de Carney survient dans un contexte tendu : depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a infligé plusieurs tarifs douaniers au Canada, notamment une taxe de 25 % sur les produits ne respectant pas l’accord États-Unis–Mexique–Canada, ainsi que sur certains véhicules et pièces automobiles.
À peine élu pour un mandat complet, Carney a annoncé que sa priorité immédiate serait d’ouvrir des négociations avec Washington. Toutefois, il a également souligné que l’ère des relations traditionnelles entre le Canada et les États-Unis était désormais « terminée », selon Politico. Il a promis de diversifier les alliances commerciales et militaires du pays, en particulier dans l’Arctique, et de réduire la dépendance de l’industrie automobile canadienne vis-à-vis du marché américain.
L’ascension de Mark Carney est d’autant plus spectaculaire que, jusqu’à récemment, les libéraux étaient largement devancés dans les sondages par les conservateurs. Le retrait de Justin Trudeau, l’élection de Carney à la tête du parti, combinés au retour de Trump, ont provoqué un véritable retournement de situation inédit, selon de nombreux analystes politiques.
Avec cette victoire, les Canadiens ont non seulement choisi de prolonger l’expérience libérale, mais aussi exprimé leur volonté de défendre leur souveraineté économique et politique dans un environnement international devenu incertain.
La victoire de Mark Carney est un ouf de soulagement pour de nombreux immigrants, tant au Canada qu’aux États-Unis. Durant sa campagne, le candidat conservateur Pierre Poilievre avait promis d’appliquer une politique migratoire similaire à celle du leader américain d’extrême droite Donald Trump. Aux États-Unis, des milliers d’immigrants espérant trouver refuge au Canada avaient suivi de très près ce scrutin. Toutefois, il est important de souligner que l’élection de Mark Carney n’est pas une garantie que la situation sera plus favorable aux immigrants voulant s’installer au Canada.
Le gouvernement canadien avait récemment durci les conditions d’éligibilité. De nombreuses personnes essayant de traverser la frontière nord ont été refoulées aux États-Unis.
