Marcus Boereau n’entend pas se laisser influencer par les conflits historiques entre Haïti et la République dominicaine. Il compte utiliser tous ses atouts entrepreneuriaux pour tirer avantage du climat propice à l’investissement dans le pays voisin.
Cet entrepreneur originaire de Port-au-Prince vient de lancer à Punta Cana un projet immobilier d’envergure baptisé TAMAN. Montant de l’opération : 30 millions de dollars.
Pensé comme une oasis de calme et d’élégance, TAMAN ne se contente pas de reproduire les standards du luxe tropical. Il s’inscrit dans une vision contemporaine du développement : durable, esthétique, et tourné vers le bien-être des résidents. Inspiré des ambiances architecturales balinaises, le complexe prévoit la construction de 144 appartements haut de gamme.
Mais pour Boereau, 36 ans, ce chantier n’est pas seulement un pari économique : c’est une affirmation. « Ce projet est une preuve de confiance dans le potentiel de transformation de notre région », a-t-il affirmé dans un communiqué relayé par Black Enterprise. Le projet est également le premier à obtenir tous les permis nécessaires dans le quartier en plein essor de La Rinconada, a révélé Black Enterprise.
Le chantier est piloté par le cabinet d’architecture dominicain Verges & Asociados, avec un suivi technique assuré par ASPECT. Une compagnie d’assurance locale de premier plan couvre les risques liés au développement, tandis qu’un opérateur hôtelier international — dont le nom sera bientôt dévoilé — prendra en charge la gestion du complexe. Objectif : séduire des investisseurs à la recherche d’un actif à la fois rentable et durable.
Durant la phase de construction, l’équipe prévoit d’organiser des événements immersifs pour les partenaires et les futurs acquéreurs, afin de leur faire vivre l’univers TAMAN dès les premières étapes.
Marcus Boereau est le fondateur d’IMAR Ventures, une entreprise spécialisée dans le développement immobilier et les investissements stratégiques dans la région. Diplômé en affaires internationales, il est reconnu pour sa capacité à connecter les marchés caribéens et latino-américains. Il a supervisé plusieurs projets majeurs dans l’hôtellerie, les infrastructures et le résidentiel, selon Black Enterprise, qui s’est félicité de la capacité linguistique de Monsieur Boereau, qui parle huit langues : le créole haïtien, le français, l’anglais, l’espagnol, le portugais, l’italien, ainsi que deux formes de mandarin.
Cette aisance linguistique lui permet de négocier et d’opérer dans des environnements très variés — un atout dans une région aussi plurielle que les Caraïbes.
Dans un climat marqué par les crises politiques en Haïti et les tensions migratoires en République dominicaine, l’initiative de Marcus Boereau envoie un message fort : celui d’un entrepreneuriat haïtien tourné vers l’action, l’innovation et l’intégration régionale.
À défaut de pouvoir investir dans son pays d’origine en raison des crimes politiques et de l’insécurité, Marcus met toutes ses forces en territoire voisin.
TAMAN n’est pas qu’un ensemble résidentiel de luxe. C’est aussi une vitrine de ce que peuvent produire les talents caribéens quand ils ont les moyens, la vision et l’espace pour créer.
Source: Black Enterprise