Plus d’un millier de personnes se sont rassemblées mercredi soir à Powder House Square, près du campus de l’Université Tufts, pour protester contre l’arrestation et la possible expulsion de l’étudiante en master Rumeysa Ozturk, rapporte WBUR.
Ozturk a été arrêtée mardi et est actuellement détenue dans un centre de l’U.S. Immigration and Customs Enforcement (ICE) en Louisiane.
Un juge fédéral avait ordonné aux autorités de ne pas la transférer hors du Massachusetts sans notification, mais il n’est pas clair si elle a été déplacée avant l’émission de cette ordonnance, selon WBUR.
D’après son avocate, Mahsa Khanbabai, Ozturk, de nationalité turque, était en règle avec un visa étudiant F-1 valide pour poursuivre ses études aux États-Unis. Toutefois, un porte-parole du Department of Homeland Security (DHS) a déclaré qu’une enquête fédérale avait conclu qu’Ozturk aurait « soutenu des activités en lien avec le Hamas, une organisation terroriste étrangère », mais aucune preuve n’a été fournie à l’appui de cette accusation, précise WBUR, un média membre du réseau national des médias publics (NPR).
L’étudiante était signataire d’un article d’opinion critiquant la réaction de Tufts face aux revendications des étudiants demandant la fin des liens de l’université avec certaines entreprises liées à Israël. On ignore toutefois si cet article a joué un rôle dans son arrestation.
Une arrestation qui suscite l’indignation
Lors de la manifestation à Tufts, de nombreux étudiants et militants ont dénoncé une répression injustifiée. Alastair Holman, étudiant en histoire à Boston University, a exprimé sa colère : « Ils enlèvent littéralement des gens dans nos rues, dans notre ville, et c’est inacceptable. » Il a ajouté : « On crée une société basée sur la peur, c’est complètement illégal. Ces gens ne peuvent pas venir dans nos communautés et arrêter arbitrairement des personnes qui sont ici légalement, avec un visa. C’est de la folie. Je ne sais même pas comment l’exprimer avec des mots. », a rapporté WBUR.
Amitra Dani, enseignante dans une école publique de Boston, estime que les actions de l’administration Trump entrent dans le cadre d’une politique de répression contre les militants pro-palestiniens : « [Trump] l’a dit pendant sa campagne, et il en a fait un élément central de sa politique : attaquer les immigrants et les étudiants étrangers. » Ces attaques créent un climat de peur parmi ses élèves, a regretté Amitra Dani.
Pour Fatema Ahmad, directrice exécutive du Muslim Justice League, cette arrestation ne devrait surprendre personne. Il s’agit d’une pratique désormais répandue à travers le pays. « Je pense qu’il est essentiel que les gens qui sont choqués par cette situation comprennent que des personnes disparaissent tous les jours, en allant au travail, en déposant leurs enfants à l’école… », a dénoncé Fatema Ahmad qui déplore le fait que les lois sur l’immigration contiennent de nombreuses failles qui permettent au gouvernement d’expulser des personnes sur de simples accusations :
« Nous avons vu, avec l’affaire Mahmoud Khalil, comment un sénateur comme Marco Rubio peut déclarer qu’une personne représente une menace pour notre politique étrangère ou notre sécurité nationale, et ainsi lui retirer son statut légal. Ces mécanismes ont été mis en place pour permettre au gouvernement de les utiliser contre des individus, et aujourd’hui, on voit clairement une escalade de cette pratique. »
L’affaire Rumeysa Ozturk continue de susciter de vives réactions et témoigne des inquiétudes concernant les droits des étudiants étrangers et des militants aux États-Unis.
Toutes les déclarations et citations dans cet article ont été collectées par WBUR dans un article publié sur son site internet.
Vous pouvez lire le texte de WBUR en cliquant sur le lien ci-dessous.
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