L’administration Trump pourrait reprendre les opérations de déportations massives dans la ville de Boston et d’autres villes dites sanctuaires dès le début de la semaine prochaine.
La ministre de la Justice a adressé une lettre aux responsables politiques de plusieurs villes dites « sanctuaires », dont Boston, exigeant des mesures immédiates pour se conformer aux lois fédérales sur l’immigration.
Dans une lettre adressée le 15 août dernier à la mairesse de Boston et aux maires d’autres villes considérées comme des refuges pour les immigrants sans papiers, Pam Bondi a donné un ultimatum aux responsables municipaux : coopérez ou faites face aux conséquences. Ils ont jusqu’au 19 août pour s’engager à modifier ces politiques, selon ce qu’a écrit la procureure générale.
Dans cette lettre, Bondi accuse ces villes de freiner l’application des lois fédérales, précisant : « Vous êtes informés que votre juridiction applique des politiques sanctuaires qui entravent l’application des lois fédérales sur l’immigration, ce qui nuit aux intérêts des États-Unis ».
Les autorités fédérales exigent non seulement une clarification des actions entreprises pour se conformer aux lois sur l’immigration, mais aussi un plan détaillé pour supprimer les politiques locales jugées obstructives. Cette pression survient dans un climat politique marqué par les décisions récentes de l’administration Trump, qui ont renforcé les exigences fédérales sur la lutte contre l’immigration illégale.
Aussi fermes soient-elles, les menaces de Bondi sont loin d’intimider la maire de Boston.
Michelle Wu a immédiatement réagi, rejetant fermement les accusations de l’administration fédérale. « Boston suit toutes les lois, donc dire que nous ne respectons pas la loi fédérale est tout simplement faux », a-t-elle déclaré lors d’une interview avec NBC10 Boston. Wu, fille d’immigrants, qui a toujours défendu les politiques de la ville, a précisé : « Nous allons continuer à défendre la ville de Boston. Nous ne nous laisserons pas intimider par des menaces. »
Elle a également ajouté que les politiques locales avaient pour but de renforcer la sécurité en favorisant la confiance des résidents, y compris ceux des communautés immigrées, dans les autorités locales. Pour elle, ces politiques sont essentielles à la bonne marche de la ville : « Nous nous faisons confiance ici à Boston. Nous n’avons pas besoin d’une administration autoritaire pour instaurer la peur et l’intimidation », a insisté la maire.
L’État du Connecticut a également défendu sa position d’État sanctuaire.
Le Connecticut, également cité dans la liste des juridictions sanctuaires, a réagi par la voix de son procureur général, William Tong.
Dans une déclaration, il a fermement nié les accusations : « Toute suggestion selon laquelle le Connecticut viole la loi fédérale est totalement fausse. Nous défendrons la souveraineté de notre État et protégerons nos résidents contre toute ingérence fédérale injustifiée ». Tong a souligné que l’État était prêt à défendre ses politiques devant les tribunaux si nécessaire, signalant ainsi sa détermination à faire face à toute tentative de pression fédérale, selon ce qu’a rapporté NBC10 Boston.
Les « villes et États sanctuaires » sont souvent critiqués par les partisans d’une politique migratoire plus stricte, car elles limitent la coopération avec les autorités fédérales chargées de l’immigration. L’objectif de ces politiques locales est de créer un environnement où les immigrants sans papiers se sentent en sécurité, ce qui est perçu comme essentiel pour maintenir des liens solides et de confiance avec la communauté. Cependant, du côté fédéral, ces politiques sont vues comme un obstacle à l’application des lois nationales, notamment en matière d’expulsions.
Cette opposition entre l’administration fédérale et les juridictions sanctuaires n’est pas nouvelle, mais elle prend une ampleur particulière sous l’administration Trump 2.0.
L’ultimatum lancé par Bondi pourrait ouvrir la voie à des actions juridiques et politiques de plus grande envergure. Si des villes comme Boston persistaient dans leur refus de changer leurs pratiques, elles pourraient se retrouver confrontées à des sanctions juridiques ou à une pression accrue de la part des autorités fédérales. La manière dont cette situation évoluera pourrait avoir des répercussions sur la politique migratoire du pays à long terme.
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