Le président dominicain Luis Abinader, avec le soutien de ses prédécesseurs Hipólito Mejía, Leonel Fernández et Danilo Medina, a lancé un appel formel en faveur d’une intervention plus structurée des Nations Unies en Haïti.
Ce plaidoyer intervient alors que la situation sécuritaire en Haiti continue de se détériorer.
Les quatre dirigeants ont adressé des lettres officielles à plusieurs grandes puissances, dont les États-Unis, la Chine, la Russie, la France et le Royaume-Uni, pour demander la transformation de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) en une mission hybride placée sous le commandement direct de l’ONU.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la proposition du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, qui recommande de renforcer l’implication onusienne en assumant la gestion logistique et opérationnelle de la mission actuelle.
Selon le porte-parole de la présidence dominicaine, Homero Figueroa, le modèle actuel manque de coordination, de ressources et d’impact pour répondre efficacement aux besoins urgents d’Haïti, notamment en matière de droits humains et de stabilité.
Les dirigeants dominicains mettent en garde contre la progression de groupes armés comme Viv Ansanm et Gran Grif, accusés de transformer Haïti en foyer de criminalité transnationale, de trafic de drogue et de menace pour la sécurité régionale.
Les lettres, transmises par les représentations permanentes auprès de l’ONU, ont également été envoyées à des pays partenaires comme la Corée du Sud, le Pakistan, l’Algérie et le Danemark.
“L’avenir d’Haïti est aussi une question de sécurité hémisphérique”, a déclaré Homero Figueroa. Il exhorte le Conseil de sécurité à se prononcer avant la fin du mois de juin, date prévue pour la rotation du contingent kényan actuellement déployé en Haïti.
Malgré les relations historiques complexes entre Haïti et la République dominicaine, cette initiative représente un acte inédit de solidarité régionale. Les anciens chefs d’État dominicains, au-delà de leurs clivages politiques, s’unissent pour prévenir l’effondrement complet de l’État haïtien et ses répercussions sur l’ensemble de la Caraïbe.
Cette annonce intervient quelques semaines après que le Département d’État américain a officiellement désigné les gangs armés Viv Ansanm et Gran Grif comme organisations terroristes étrangères et terroristes mondiaux, dans une note signée le vendredi 2 mai 2025 par le secrétaire d’État Marco Rubio.
Selon Marco Rubio, ces gangs, qui constituent une menace directe pour la sécurité nationale des États-Unis dans la région, ont “tué et continuent d’attaquer la population haïtienne, les forces de sécurité haïtiennes et le personnel de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS)”.