L’Iran frappe une base américaine au Qatar alors que le conflit régional s’intensifie

Emmanuel Paul
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Iran’s Supreme Leader Ali Khamenei delivered a national address on June 18 during a state television broadcast, Credit: Getty Images.

L’armée iranienne a revendiqué lundi une attaque contre la base américaine d’Al Udeid au Qatar, la plus grande installation militaire des États-Unis au Moyen-Orient. Ce site stratégique, qui abrite le quartier général avancé du Commandement central américain (CENTCOM), figurait parmi les cibles probables en cas de représailles iraniennes aux frappes occidentales contre ses infrastructures nucléaires, selon le New York Times.

Des responsables américains et israéliens, s’exprimant sous couvert d’anonymat en raison de la sensibilité des informations, avaient confirmé que des signes d’une attaque imminente contre la base avaient été détectés.

Plus tôt dans la journée, les ambassades des États-Unis et du Royaume-Uni à Doha avaient appelé leurs ressortissants à se confiner. Le gouvernement qatari, de son côté, a annoncé la fermeture de son espace aérien, ajoutant à la tension dans la région.

Cette escalade survient au lendemain d’un raid américain contre trois sites nucléaires en Iran, mené en coordination avec Israël. Lundi, l’État hébreu a lancé de nouvelles frappes, visant notamment un quartier général paramilitaire, une prison tristement célèbre et des routes menant à l’installation souterraine de Fordo, lourdement touchée selon des responsables du Pentagone. Ces attaques ont provoqué des salves de missiles en provenance d’Iran, forçant des civils israéliens à se réfugier dans des abris.

Malgré les appels au calme, notamment de l’Union européenne et de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le président américain Donald Trump a confirmé l’engagement des États-Unis aux côtés d’Israël. « Le programme nucléaire iranien a été totalement anéanti », a-t-il affirmé, bien que des hauts responsables aient reconnu ne pas être en mesure de confirmer l’état du stock d’uranium enrichi de Téhéran.

Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a déclaré à la télévision que son pays était « très, très proche » d’atteindre ses objectifs militaires, tout en laissant planer l’incertitude sur la fin des opérations. L’armée israélienne a également adressé une nouvelle mise en garde aux habitants de Téhéran, prévenant que les frappes allaient se poursuivre, a rapporté le New York Times, qui a révélé que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, avait rencontré Vladimir Poutine à Moscou peu avant l’attaque contre la base au Qatar.

Si le président russe a qualifié les frappes américaines « d’agression totalement injustifiée », il n’a pas offert de soutien militaire direct à l’Iran.

Les États-Unis redoutent de nouvelles attaques de milices pro-iraniennes contre leurs bases en Irak et en Syrie. Bien que l’Iran ait épuisé une partie de ses missiles de moyenne portée, il disposerait encore d’un large arsenal de roquettes et de drones pouvant frapper avec peu de préavis, a fait savoir le New York Times, qui a également insisté sur les impacts potentiels de ce conflit sur l’économie mondiale.

Les marchés restent prudents, dans l’attente de signes clairs sur une éventuelle perturbation du trafic pétrolier dans le détroit d’Hormuz.

Au lendemain de l’attaque américaine sur les sites nucléaires iraniens, les États-Unis avaient affirmé ne pas avoir l’intention de poursuivre la guerre avec l’Iran. « Si les autorités iraniennes ne réagissent pas, il n’y aura pas d’autres attaques américaines », avait déclaré le secrétaire d’État américain Marco Rubio.

Le raid américain, mené avec des bombardiers B-2 et des missiles Tomahawk tirés depuis un sous-marin, aurait causé d’importants dégâts à Fordo, bien que le site ne soit pas entièrement détruit selon Washington.

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