Établissement emblématique de Port-au-Prince, l’hôtel Oloffson a été ravagé par un violent incendie criminel dans la soirée du samedi 5 juillet 2025, laissant derrière lui d’importants dégâts matériels et un sentiment de consternation parmi les Haïtiens. Les gangs armés, qui contrôlent la quasi-totalité de la capitale haïtienne, s’attaquent à tout y compris les infrastructures qui font partie du patrimoine culturel, touristique et historique du pays.
Situé sur l’avenue Christophe, a proximité du quartier de Carrefour-feuille (sud-est de Port-au-Prince) l’hôtel Oloffson a été construit à la fin du XIXe siècle comme résidence privée avant d’être transformé en hôtel dans les années 1930. Ce bâtiment au charme colonial avait accueilli de nombreuses célébrités, écrivains et artistes, dont Graham Greene, qui s’en était inspiré pour son roman « Les Comédiens ».
Avec ses balustrades en bois sculpté et son jardin tropical, l’Oloffson était un témoin vivant de l’histoire culturelle d’Haïti. Il était également connu pour ses soirées animées de musique racine (mizik rasin : en créole haïtien), attirant autant les touristes que les locaux. Depuis 1987, il est dirigé par Richard A. Morse, fondateur du groupe RAM.
De nombreux Haïtiens ont exprimé leur consternation sur les réseaux sociaux à la suite de l’incendie de ce joyau historique de Port-au-Prince par les gangs armes.
« C’est une perte immense, non seulement pour le tourisme, mais pour notre mémoire collective », a déclaré un riverain, visiblement ému.
Sur X, la PDG de la société du Rhum Barbancourt, Delphine Gardѐre, a également fait part de son indignation.
« L’hôtel Oloffson a brûlé. Un pan de notre mémoire réduit en cendres. Silence complice, inertie coupable… jusqu’où ira la destruction de notre histoire » ?, s’est insurgée madame Gardère.
En attendant, l’hôtel Oloffson, autrefois havre de paix et de culture, n’est plus que l’ombre de lui-même, rappelant une fois de plus la fragilité du patrimoine haïtien face aux violences des gangs.