Les Palestiniens de Gaza, en situation désespérée face au manque de nourriture, ne recevront pas l’aide de Greta Thunberg et les autres militants.
L’activiste environnementale Greta Thunberg et les autres membres qui l’accompagnent n’ont pas la possibilité de délivrer leur aide, pourtant si importante, à la population affamée de Gaza.
Leur embarcation, qui transportait de l’aide destinée à la population de Gaza, a été interceptée par les autorités israéliennes au large des côtes méditerranéennes.
À son bord se trouvaient plusieurs figures publiques, dont l’activiste environnementale Greta Thunberg.
L’information a été confirmée par le gouvernement israélien et relayée par CNN, qui précise que les passagers ont été arrêtés, puis conduits vers Israël.
Le navire, nommé Madleen, faisait partie d’une initiative organisée par la Freedom Flotilla Coalition (FFC), une coalition internationale qui cherche à contourner le blocus israélien par des missions maritimes symboliques. Parmi les passagers se trouvaient également l’acteur Liam Cunningham – connu pour son rôle dans Game of Thrones – ainsi que la députée européenne Rima Hassan, indique CNN.
L’armée israélienne serait montée à bord alors que le bateau se trouvait encore dans les eaux internationales, selon les organisateurs de la mission.
Dans une déclaration diffusée sur sa chaîne Telegram, la FFC a affirmé que le navire avait été « pris d’assaut » et que ses communications avaient été perturbées. Elle évoque aussi l’usage d’un « produit blanc » vaporisé par des drones au-dessus du bateau.
Toujours selon CNN, Yasmin Acar, une militante embarquée, a diffusé une vidéo en direct dans laquelle on la voit montrer la substance blanche répandue sur le pont, affirmant qu’elle lui causait des irritations oculaires. Avant la fin du direct, elle signale que les forces israéliennes communiquent avec l’équipage.
Huwaida Arraf, avocate américaine et membre de la direction de la FFC, a rapporté à CNN que « des drones israéliens ont pulvérisé une substance chimique blanche sur le Madleen, qui est maintenant encerclé par des commandos navals. »
Israël, de son côté, a justifié cette opération en accusant les passagers d’organiser une opération de communication.
Le ministère des Affaires étrangères israélien, cité par CNN, a déclaré que le groupe tentait « une provocation médiatique dont l’unique but est la visibilité », ajoutant qu’« il existe des canaux officiels pour livrer de l’aide humanitaire à Gaza, ce ne sont pas des bateaux remplis d’influenceurs. »
La situation en mer n’est pas nouvelle : Israël a toujours affirmé son intention d’empêcher tout navire d’atteindre Gaza en dehors des cadres autorisés.
Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré, selon CNN, qu’il avait « ordonné à l’armée de faire en sorte que la flottille Madleen ne parvienne pas jusqu’à la bande de Gaza. »
Les autorités israéliennes accusent les organisateurs du voyage d’antisémitisme pour avoir simplement tenté de voler au secours des milliers de Palestiniens en situation de famine aiguë.
Interrogée avant le départ, Greta Thunberg avait confié à CNN être consciente des risques encourus : « Nous savons que ce type d’expédition a déjà mené à des actes de violence, et même à des morts. Mais le besoin d’agir reste plus grand que la peur. »
Après plus de deux mois de blocus presque total, Israël a récemment commencé à autoriser de petites quantités d’aide à entrer dans l’enclave palestinienne.
Toutefois, les agences humanitaires alertent sur l’insuffisance dramatique de ces livraisons, évoquant un risque croissant de famine généralisée. Dans ce contexte, les organisateurs de la flottille affirment vouloir alerter l’opinion publique mondiale sur « l’urgence humanitaire » à Gaza.
Israël, cependant, considère toute tentative de contourner son blocus comme « illégale et dangereuse », selon une déclaration officielle diffusée par son ministère des Affaires étrangères et citée par CNN. Le message insiste : « Les efforts humanitaires doivent passer par des mécanismes coordonnés et reconnus. » Des mécanismes pourtant bloqués par le gouvernement israélien, qui affirme vouloir s’accaparer 75 % du territoire de Gaza.
Le navire Madleen, qui battait pavillon britannique, était localisé lundi matin au nord de l’Égypte, progressant lentement vers les côtes gazaouies, comme l’indique CNN. Mais il n’aura finalement jamais atteint sa destination.
En Israël, de nombreuses personnes commencent à être fatiguées des actions du gouvernement Netanyahu à Gaza. Plusieurs mouvements de protestation ont été organisés pour demander au gouvernement de stopper ses assauts à Gaza, ayant déjà coûté la vie à plus de 50 000 Palestiniens depuis les attaques des militants du Hamas, qui ont coûté la vie à plus de 1 200 Israéliens.
Parmi les protestataires figurent des membres de la réserve de l’armée israélienne, qui refusent de continuer à prendre part aux bombardements israéliens à Gaza. L’un des capitaines de la réserve, interviewé par ABC News, parle de « nettoyage ethnique » d’Israël en Palestine. « Une guerre sans justification », a-t-il dénoncé.