Le plan de déportation massive de Donald Trump pourrait rencontrer de sérieuses difficultés financières sans le soutien du Congrès.
Selon plusieurs spécialistes, sans une intervention rapide du Congrès, cette politique pourrait ne pas être réalisable.
Andrew Arthur, expert en immigration au Center for Immigration Studies, estime que tout dépend désormais du vote d’un projet de loi majeur.
“ Plus le Congrès agit vite pour faire parvenir ce texte sur le bureau du président, plus ICE et la Border Patrol seront prêtes à remplir leurs missions”, a-t-il expliqué sur les ondes de KTRH.
Ce texte, surnommé par Donald Trump le “Big, beautiful bill”, contient plusieurs mesures, dont un important volet consacré à l’immigration. Ce sont précisément certains éléments annexes du texte qui posent problème.
Le volet sur les financements de l’ICE, quant à lui, fait consensus selon Arthur. “ Je pense que le Congrès prend de plus en plus conscience de l’urgence du financement lié à l’immigration, et qu’il finira par débloquer les fonds nécessaires”, a-t-il déclaré.
Actuellement, ICE dispose d’environ 50 000 lits dans ses centres de détention — un nombre très insuffisant pour atteindre les objectifs fixés par la Maison-Blanche.
Selon Arthur, il en faudrait “ 100 000 ou davantage” pour suivre les directives du président Trump et de Tom Homan, le coordinateur de la politique frontalière.
En cas d’échec législatif, une option de repli serait à l’étude : la Maison-Blanche pourrait réclamer un projet de loi exclusivement centré sur le financement de l’immigration, a fait savoir Arthur sur KTRH.
Mais l’administration espère encore que le Congrès adoptera le texte global avant le 4 juillet, date hautement symbolique pour les États-Unis.
Dans l’intervalle, c’est la confusion totale à la Maison-Blanche concernant la politique migratoire de l’administration Trump.
En moins d’une semaine, le gouvernement fédéral a changé plusieurs fois de position concernant les opérations des agents de l’ICE sur les lieux de travail, notamment dans des secteurs comme l’agriculture, l’hôtellerie et la restauration.
Sur sa plateforme Truth Social, le président américain avait publié un long message annonçant une pause dans les arrestations d’immigrants dans les secteurs visés.
Quelques jours plus tard, le Département de la Sécurité intérieure a envoyé une autre note demandant aux agents fédéraux de mener les opérations comme bon leur semble, sur l’ensemble du territoire.