Le pape Léon XIV a lancé un appel pressant pour la libération de huit otages en Haïti, dont un enfant de trois ans et une missionnaire irlandaise, retenus depuis leur enlèvement par des hommes armés au sein d’un orphelinat en pleine nuit.
« Je lance un appel de tout cœur à toutes les parties responsables afin qu’elles libèrent immédiatement les otages », a déclaré le souverain pontife lors d’un service de prière dominical le 10 aout 2025. Le pape a profité de cette intervention pour dénoncer la multiplication des « violences de toutes sortes, la traite des êtres humains, les déplacements forcés et les enlèvements » qui frappent l’île des Caraïbes, selon un article de Jacqueline Charles publié dans les colonnes du journal Miami Herald.
L’appel intervient après l’attaque, survenue il y a une semaine, contre l’orphelinat Sainte-Hélène, situé à Kenscoff, dans les hauteurs de Port-au-Prince. Les ravisseurs y ont enlevé Gena Heraty, une missionnaire irlandaise active en Haïti depuis 1993, ainsi que d’autres adultes et enfants, confirme l’organisation NPH International (Nuestros Pequeños Hermanos) sur son site. L’établissement accueille notamment des enfants handicapés transférés d’autres institutions déjà visées par des attaques.
Dans son intervention, le pape a par ailleurs appelé la communauté internationale à apporter un soutien concret pour créer « les conditions sociales et institutionnelles qui permettront au peuple haïtien de vivre en paix ». Plus tard, sur le réseau X, il a réitéré son constat : « La situation du peuple haïtien est de plus en plus désespérée. »
La montée de la violence en Haïti s’accompagne d’une crise institutionnelle et d’un bilan humain lourd.
Le nouveau coordonnateur du Conseil présidentiel de transition, Laurent Saint-Cyr, a déclaré vendredi que « le climat de peur, de violence et d’instabilité qui règne dans le pays a rendu la vie insupportable » pour une population d’environ 12 millions d’habitants. Il a précisé que plus de 1,3 million de personnes ont été forcées de fuir leur domicile, dont près de 500 000 enfants.
Face à cette situation, Saint-Cyr a renvoyé le directeur général de la Police nationale d’Haïti, Rameau Normil — remplacé par André Jonas Vladimir Paraison — après treize mois et vingt jours à la tête de l’institution policière. Le changement intervient alors que les gangs armés contrôlent environ 90 % de Port-au-Prince et gagnent du terrain dans d’autres régions.
Les chiffres cités par l’article de Jacqueline Charles soulignent l’ampleur du conflit : plus de 5 600 décès liés aux violences de gangs en 2024, et déjà plus de 4 000 morts depuis le début de 2025. L’ONU a signalé qu’entre avril et juin plus de 1 500 Haïtiens ont été tués, tandis que des centaines d’enlèvements et de viols continuent d’être documentés.
Par ailleurs, la coalition criminelle dite Viv Ansanm est pointée du doigt pour des vagues de pillages et d’incendies: au moins 410 bâtiments — dont des habitations, six écoles, des centres de santé et des organisations locales — ont été pillés ou incendiés au cours de la période analysée, souligne le Miami Herald.
https://ctninfo.com/fr/le-pape-leon-xiv-appelle-a-la-liberation-des-otages-en-haiti/
https://www.facebook.com/CaribbeanNewsMedia
https://www.youtube.com/@CTNHaiti
