Le mandat du BINUH prorogé jusqu’au 31 janvier 2026

Darbouze Figaro
"Security Council meeting on The question concerning Haiti." Credit: Reuters

Le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité, ce lundi 14 juillet, une résolution prorogeant jusqu’au 31 janvier 2026 le mandat du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). Cette décision vise à renforcer l’appui international à la stabilisation du pays caribéen, confronté à une crise politique, sécuritaire et humanitaire persistante.

A travers la résolution 2785 (2025) adoptée ce lundi, le Conseil de sécurité a « fait part de son intention d’examiner sans délai les recommandations formulées par le Secrétaire général le 24 février 2025 quant aux différentes options relatives au rôle que l’ONU pourrait jouer pour soutenir la sécurité et la stabilité en Haïti ».

Le Conseil réaffirme également « son engagement en faveur d’une solution globale, prise en main et dirigée par les Haïtiens, qui s’attaque aux causes profondes des crises multidimensionnelles qui touchent actuellement Haïti.

Le BINH sera dirigé par le Mexicain Carlos G. Ruiz Massieu, récemment nommé par le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, comme son Représentant spécial pour Haïti et Chef du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti, en replacement de l’Equatorienne María Isabel Salvador.

Les États-Unis (coauteurs du texte avec le Panama) ont souligné que le BINUH reste un élément clé de la transition démocratique, tout en appelant à une meilleure coordination internationale. Le Panama a déploré la situation sécuritaire « inacceptable » en Haïti, mais salué le rôle essentiel du BINUH. Les pays A3+ (Algérie, Sierra Leone, Somalie, Guyana) ont demandé un texte plus fort pour accélérer le soutien de l’ONU, face à l’urgence.

De son côté, la France a insisté sur la nécessité d’une action renforcée du Conseil, tandis que la Chine a salué l’unité internationale autour du processus politique haïtien.

Le représentant d’Haïti a appuyé le renouvellement du BINUH, soulignant son importance dans la gouvernance, la sécurité, la justice et les droits humains. Il a appelé à un plan global pour sortir de la crise, avec l’appui de la Mission multinationale de sécurité (MMAS) et de la CARICOM, qui reste engagée pour la paix et le développement durable en Haïti.

Le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti a été créé en 2019 par la résolution 2476 du Conseil de sécurité des Nations Unies ans le but de soutenir les institutions étatiques haïtiennes dans divers domaines, notamment la stabilité politique, la bonne gouvernance, l’état de droit et les droits humains.

Le mandat du BINUH a été prorogé pour les six prochains mois alors que les critiques enflent dans le pays sur les résultats de la mission politique spéciale des Nations Unies. Depuis 2019, la situation d’Haïti ne cesse de s’aggraver. A cote de l’instabilité politique, le pays fait face une grave crise sécuritaire ou la capitale, Port-au-Prince, est presque totalement contrôle par des gangs armés de plus en plus puissants.

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité la semaine dernière, le sous-secrétaire général de l’ONU chargé des Amériques, Miroslav Jenca, a alerté sur « une nette érosion de l’autorité de l’Etat et de l’État de droit » en Haïti. Il a souligné que les gangs ont encore renforcé leur contrôle de la capitale haïtienne déclarant que « sans une action accrue de la communauté internationale, un effondrement total de la présence de l’Etat dans la capitale pourrait devenir un scénario bien réel ».

Partager cet article