La CARICOM prévoit de tenir un « sommet crucial » sur la situation en Haïti, du 6 au 8 juillet 2025, à Montego Bay, en Jamaïque. À l’approche de ces assises, le Groupe de la Société Civile (GSC) tire la sonnette d’alarme face à la dégradation inquiétante de la crise multidimensionnelle que traverse le pays, et appelle à une réunion urgente des parties prenantes afin de sauver la transition.
Lors d’une réunion virtuelle tenue le 1er juillet, à l’initiative du Groupe des Personnalités Éminentes (GPE) de la CARICOM, les signataires clés de l’accord du 3 avril 2024 ont dressé un constat d’échec flagrant, notamment en ce qui concerne l’organisation d’élections crédibles en 2025 en vue d’une passation de pouvoir légitime le 7 février 2026.
Étaient présents à cette rencontre :
Édouard Vorbe pour Fanmi Lavalas
Raina Forbin et Wilhelm Lemke pour le secteur privé des affaires
Claude Joseph pour le parti EDE
Gédéon Jean pour la société civile
Patrick Salomon pour REN
Jean André Victor pour le Collectif du 30 Janvier
Moïse Jean-Charles et Betty Lamy pour Pitit Dessalines
Magali Comeau Denis et Ted Saint-Dic pour l’Accord de Montana
André Michel, Marjorie Michel et Pascal Adrien pour l’Accord du 21 décembre
Dans un communiqué publié le 3 juillet, le GSC déplore que les engagements pris dans l’accord – notamment la création d’une Assemblée bénévole des neuf secteurs, chargée de superviser le Conseil présidentiel de transition (CPT) – n’aient pas été respectés.
Cette instance devait notamment :
Veiller au respect strict de l’accord, dans sa lettre et son esprit
Poursuivre les négociations nécessaires à des compromis politiques durables
Formuler des recommandations consensuelles pour orienter la transition
Selon le GSC, aucun de ces objectifs n’a été atteint, alors même que le pays est aujourd’hui au bord de l’effondrement. Le groupe appelle à une réunion d’urgence entre les parties prenantes pour éviter l’échec complet du processus et proposer des solutions concrètes.
Dans un contexte régional marqué par des tensions croissantes, le GSC met également en garde contre une intervention étrangère dans le dossier haïtien. Il cite notamment la résolution adoptée le 27 juin 2025 par l’Organisation des États américains (OEA) lors de sa quatrième séance plénière, qui ouvre la voie à une possible prise en main de la transition haïtienne par des acteurs extérieurs, sous l’impulsion de la nouvelle administration américaine.
Une telle perspective renforce l’urgence d’une mobilisation nationale, selon le GSC.
« Les parties doivent prouver leur attachement à la souveraineté d’Haïti en agissant de bonne foi », insiste le groupe.
Pour le GSC, seules des élections crédibles et une véritable stabilisation institutionnelle permettront d’éviter l’échec définitif de la transition. Et cela passe impérativement par un retour immédiat à la table des négociations.