Le commissariat de Marchand Dessalines incendié par des bandits armés : la population sous le choc

CTN News
Par CTN News
Categories: Haïti Haiti

Des bandits armés du groupe criminel « Kokorat San Ras » ont attaqué la commune de Marchand Dessalines et mis le feu au commissariat de police de la ville, dans la nuit du 16 au 17 juillet 2025, semant la panique parmi les habitants de cette commune de l’Artibonite.

Les gangsters ont mené cette attaque par surprise aux environs de 2 h du matin, tirant des coups de feu en l’air avant d’incendier le commissariat et un véhicule de police hors service qui était garé dans la cour, selon les témoignages de deux habitants.

Les malfrats n’auraient trouvé aucune résistance. Les deux habitants joints par CTN n’étaient pas en mesure de dire si des policiers étaient présents au commissariat au moment de l’attaque.

« C’est une situation inacceptable ! Nous vivons dans la peur constante », s’insurge un habitant qui craint que la commune de Marchand Dessalines ne tombe sous l’emprise des gangs armés. Il exhorte le directeur départemental de la Police dans l’Artibonite, Caleb Exantus, à renforcer les dispositifs de sécurité dans les commissariats et à mener des opérations pour démanteler les groupes criminels.

Cette attaque s’inscrit dans une série d’actions violentes perpétrées par des gangs armés dans le bas-Artibonite, région de plus en plus ciblée par des groupes criminels. Certains y voient une stratégie pour étendre leur contrôle en profitant de la faiblesse de l’État.

Pendant que les bandits de « Kokorat San Ras » attaquaient la commune de Marchand Dessalines, les membres du redoutable gang « Gran Grif » de Savien, à Petite-Rivière de l’Artibonite, intensifiaient la terreur dans plusieurs autres localités de la région, notamment à Jean Denis où ils affrontent régulièrement un groupe d’autodéfense armé.

A Port-au-Prince, la capitale du pays contrôlée presque totalement par les gangs, les forces de l’ordre continuent d’affronter les bandits armés qui cherchent à étendre un peu plus leur contrôle territorial.

De jours comme de nuit, des tirs d’armes lourdes sont entendus dans plusieurs quartiers de la région métropolitaine de Port-au-Prince. Ces tirs proviennent des affrontements entre gangs armés, forces de l’ordre et membres de brigades civiles d’autodéfense.

Ces épisodes de violence armée témoignent de la dégradation constante de la situation sécuritaire en Haïti, malgré la présence d’une force multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), déployée il y a plus d’un an dans le pays. Cette mission, dirigée par le Kenya et qui était censée avoir 2500 troupes, fait face un manque d’effectif et est sous équipée en raison d’un grave problème de financement.

Dans un rapport conjoint publié le 11 juillet dernier, le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme ont fait état d’au moins 3 141 personnes en Haïti entre le 1er janvier  et le 30 juin2025.

Le rapport souligne que l’escalade de la violence des gangs en dehors de Port-au-Prince a franchi un seuil critique, faisant plus de 1 000 morts et provoquant le déplacement forcé de centaines de milliers de personnes sur cette même période.

Ces épisodes de violences illustrent également  l’urgence d’une solution durable pour rétablir la sécurité et la stabilité en Haïti, tout en abordant les causes profondes de la crise : pauvreté, corruption et gouvernance faible.

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