L’Assemblée générale de l’ONU adopte une résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza

CTN News

Les Nations Unies ont adopté, jeudi, à une écrasante majorité, une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat, permanent et inconditionnel dans la bande de Gaza.
La résolution a également fermement condamné l’utilisation de la famine comme arme de guerre par Israël à Gaza, où la quasi-totalité de la population vit dans une situation de famine aiguë.

Portée par plus de 20 États membres, cette résolution intervient quelques jours après l’échec du Conseil de sécurité à adopter un texte similaire, en raison du veto des États-Unis, membre permanent.

Cette fois-ci, 149 pays ont voté en faveur de la résolution, 12 s’y sont opposés – dont les États-Unis, Israël, l’Argentine, la Hongrie et le Paraguay – tandis que 19 se sont abstenus, parmi eux l’Inde, la Géorgie, l’Équateur, la Roumanie et l’Éthiopie. Haïti n’a pas voté.

Un geste hautement historique de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la guerre israélo-palestinienne. 

En ouvrant la session spéciale, le président de l’Assemblée générale, Philémon Yang, a dénoncé « la paralysie persistante » du Conseil de sécurité, estimant que celui-ci a échoué à remplir sa mission fondamentale : préserver la paix et la sécurité.

« Les horreurs à Gaza doivent cesser », a-t-il déclaré, décrivant une situation « inacceptable », marquée par la privation de nourriture, d’eau et de médicaments, la captivité prolongée d’otages et la violence généralisée.

Il a également souligné l’importance de la réunion de haut niveau prévue la semaine prochaine à New York sur la mise en œuvre de la solution à deux États, coprésidée par la France et l’Arabie saoudite, comme « une occasion cruciale de raviver l’engagement pour la paix dans les territoires palestiniens occupés ».

Bien qu’ayant une portée plus symbolique que contraignante, cette résolution revêt une importance capitale pour les Palestiniens, qui ont bénéficié du soutien de tous les membres du Conseil de sécurité disposant d’un droit de veto, à l’exception des États-Unis.

Ce vote constitue également une gifle pour les États-Unis, plus que jamais isolés sur la scène internationale.
Des pays considérés comme des alliés historiques et inconditionnels, qui généralement votent avec les États-Unis, ont décidé cette fois de prendre position à l’encontre de la plus grande puissance mondiale, qui continue de soutenir Israël aveuglément, malgré les hostilités à Gaza ayant déjà coûté la vie à plus de 50 000 Palestiniens, en représailles aux attaques des militants du Hamas en Israël qui ont fait plus de 1200 morts.

Bien que non contraignante juridiquement, la résolution revêt une forte valeur politique et morale, selon les observateurs. Elle comporte plusieurs points clés :

  • Cessez-le-feu immédiat et permanent pour toutes les parties impliquées.

  • Libération inconditionnelle de tous les otages détenus par le Hamas et d’autres groupes armés.

  • Application complète de la résolution 2735 du Conseil de sécurité, notamment concernant les échanges d’otages et de prisonniers, le retour des personnes déplacées et le retrait des troupes israéliennes.

  • Condamnation ferme de l’usage de la famine comme tactique militaire, et demande de levée totale du blocus israélien sur l’aide humanitaire.

  • Accès humanitaire sans entrave pour la nourriture, les médicaments, l’eau, le carburant et les abris.

  • Respect du droit international humanitaire et des droits humains, avec un accent mis sur la protection des civils et la responsabilité en cas de violations.

  • Protection du personnel médical et humanitaire, ainsi que des infrastructures sanitaires.

  • Respect du statut et de l’immunité des travailleurs des Nations Unies.

  • Retour des dépouilles et libération des détenus arbitraires.

  • Appel aux États membres à veiller au respect des obligations internationales par Israël.

  • Rappel de la demande d’avis consultatif à la Cour internationale de Justice sur les responsabilités juridiques d’Israël.

Sur le terrain, les conditions humanitaires ne cessent de se détériorer. Des situations proches de la famine menacent la vie de milliers de civils à Gaza, tandis que de nombreux rapports indiquent que des personnes sont blessées ou tuées alors qu’elles tentent d’accéder à la nourriture dans des points de distribution non gérés par l’ONU mais soutenus par les États-Unis et Israël.

« Nous exigeons un accès humanitaire complet, sécurisé et ininterrompu dans toute la bande de Gaza », stipule la résolution.

La résolution appelle Israël à lever immédiatement le blocus sur la bande de Gaza et à ouvrir tous les points de passage pour faciliter la livraison de l’aide humanitaire. Elle exhorte également la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires pour garantir le respect, par Israël, de ses obligations juridiques internationales.

Alors que l’impasse au Conseil de sécurité persiste, l’Assemblée générale assume désormais le rôle moral et politique de la communauté internationale. Comme l’a résumé le président de l’Assemblée générale, Philémon Yang : « L’inaction n’est plus une option face à la souffrance humaine. »

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