L’administration Trump interdit l’entrée aux États-Unis aux ressortissants d’Haïti et de 11 autres pays

Emmanuel Paul
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Credit: Reuters

La situation continue de s’aggraver pour les Haïtiens sous l’administration Trump. En une seule journée, le président Trump a pris deux décisions majeures affectant significativement les Haïtiens, tant dans leur pays qu’aux États-Unis. Le président Donald J. Trump a promulgué ce mercredi une nouvelle proclamation présidentielle limitant ou interdisant l’entrée de citoyens étrangers provenant de plusieurs nations considérées comme présentant des risques pour la sécurité nationale américaine.

Haïti fait partie des douze pays soumis à une interdiction totale d’entrée, selon un document officiel émis par la Maison Blanche.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du décret présidentiel 14161, intitulé « Protection des États-Unis contre les terroristes étrangers et autres menaces à la sécurité nationale et publique« , signé le 20 janvier 2025, jour de la prestation de serment du président Trump pour son second mandat.

« Notre responsabilité sacrée est de protéger le peuple américain de ceux qui pourraient lui nuire en entrant sur notre territoire », a affirmé le président Trump dans sa déclaration.

D’après les autorités américaines, la République d’Haïti présente des lacunes importantes dans ses systèmes de vérification d’identité et sa collaboration en matière de sécurité.

Le rapport administratif révèle des taux préoccupants de dépassement de séjour : 31,38% pour les visas touristiques (B1/B2) et 25,05% pour les visas étudiants, professionnels et d’échange (F, M et J).

La Maison Blanche souligne également une augmentation massive d’immigrants haïtiens en situation irrégulière ces dernières années, qui aurait, selon leurs analyses, « compromis la sécurité des communautés américaines » en facilitant l’établissement de réseaux criminels et en augmentant les risques sécuritaires. « Haïti ne dispose pas d’une administration centrale efficace capable de fournir ou partager les informations sécuritaires essentielles pour garantir que ses citoyens ne représentent pas une menace pour les États-Unis », précise le document officiel.

Aux côtés d’Haïti, onze autres nations font l’objet d’une interdiction totale : l’Afghanistan, la Birmanie, le Tchad, la République du Congo, la Guinée équatoriale, l’Érythrée, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen. Ces États ont été identifiés comme ayant des systèmes de vérification d’identité et de sécurité « déficients » ou maintenant des connexions avec des organisations terroristes.

La directive présidentielle établit également des restrictions limitées pour sept pays supplémentaires, dont les citoyens feront l’objet d’un examen approfondi pour leurs demandes de visas touristiques, académiques ou de courte durée : le Burundi, Cuba, le Laos, la Sierra Leone, le Togo, le Turkménistan et le Venezuela.

Le décret prévoit néanmoins des dérogations pour les résidents permanents légaux, les détenteurs de visas en cours de validité, et certaines catégories jugées d' »intérêt national ».

L’administration affirme que cette politique vise également à encourager une meilleure collaboration avec les pays concernés, en les poussant à renforcer leurs dispositifs de contrôle migratoire.

La Maison Blanche s’appuie sur un précédent juridique de la Cour suprême (Trump v. Hawaii) qui a validé en 2018 l’utilisation de l’article 212(f) de la loi sur l’immigration et la nationalité, accordant au président l’autorité de limiter l’entrée aux États-Unis pour des motifs sécuritaires.

« Nous allons rétablir l’interdiction de voyage — certains l’appellent le Trump travel ban — pour bloquer l’entrée des terroristes islamistes radicaux », a déclaré le président Trump, faisant référence à une promesse centrale de sa campagne.

Cette proclamation représente un virage significatif dans la politique d’immigration de l’administration Trump, qui semble adopter une approche plus restrictive concernant l’entrée sur le territoire américain, y compris pour les étudiants et touristes. Ces mesures pourraient impacter directement des centaines d’étudiants haïtiens et d’autres ressortissants étrangers inscrits dans les universités américaines.

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