La Communauté des Caraïbes (CARICOM) a apporté son plein soutien à la démarche visant à transformer la Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haiti (MMAS) en une Force de suppression des gangs (FSG), alors que la nation caribéenne plonge chaque jour un peu plus dans le chaos et la violence.
Cette initiative est portée par les États-Unis et le Panama, qui en leur qualité de « détenteurs du stylo » sur le dossier haïtien, ont déposé en ce sens récemment un projet de résolution devant le Conseil de sécurité des Nations unies.
Ce projet pourrait marquer, selon ses artisans et supporteurs, un tournant décisif dans la réponse internationale à la crise en Haïti.
Le texte, actuellement en discussion, fait écho à l’appel urgent du Secrétaire général de l’ONU et à la demande officielle du gouvernement haïtien. Il s’agit d’une réponse directe à la « dégradation continue de la situation sécuritaire et humanitaire » en Haïti, un pays ravagé par une recrudescence alarmante « des assassinats, des enlèvements, des violences basées sur le genre, la perte de territoires et le déplacement massif de personnes aux mains des gangs armés ».
De la MMAS à la FSG : Un mandat robuste et une nouvelle structure
Le projet de résolution entérine la transition de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), actuellement dirigée par le Kenya, vers une entité plus puissante et structurée : la « Force de suppression des gangs ». Cette nouvelle force, autorisée à compter jusqu’à 5 500 personnels, se verra confier un « mandat robuste » pour faire face à la menace des gangs.
Pour soutenir cette opération, le texte prévoit la création d’un « Bureau de soutien des Nations Unies en Haïti ». Ce bureau fournira un appui logistique et opérationnel crucial, financé par les contributions obligatoires des États membres. Le financement du personnel de la FSG, quant à lui, restera assuré par des contributions volontaires, un modèle similaire à celui de la MMAS.
La CARICOM en première ligne pour plaider la cause haïtienne
Dans un communiqué daté du 7 septembre 2025, la CARICOM a accueilli cette initiative avec « grand intérêt et anticipation ». La communauté régionale, dont Haïti est un État membre, a profité de cette avancée pour lancer un appel pressant aux membres du Conseil de sécurité, en particulier les membres permanents. Elle les exhorte à « prendre en considération les conditions désespérées et précaires dans lesquelles se trouve la nation haïtienne».
« Le peuple haïtien souffre depuis bien trop longtemps », rappelle la CARICOM. L’adoption de cette résolution « apportera une lueur d’espoir et la promesse d’un soulagement » à un peuple qui, selon les mots mêmes du Secrétaire général de l’ONU, « traverse une tempête parfaite de souffrances ».
Soutiens régionaux et partenariats stratégiques
Parallèlement aux discussions onusiennes, les efforts diplomatiques se poursuivent pour consolider le soutien régional. Le sous-secrétaire d’État américain Christopher Landau s’est ainsi entretenu avec la Première ministre de Trinité-et-Tobago, Kamla Persad-Bissessar. Les deux dirigeants sont convenus de la nécessité d’un « soutien accru pour lutter contre l’insécurité et la violence en Haïti », a fait savoir lundi l’Ambassade américaine à Port-au-Prince dans un communiqué.
M. Landau a souligné « l’importance de la création d’un bureau d’appui des Nations unies ». Cet entretien souligne l’importance des alliances locales pour Washington dans sa stratégie de stabilisation d’Haïti et de lutte contre le trafic illicite de stupéfiants et d’armes à feu qui alimente la crise.
Tous les regards sont désormais tournés vers le Conseil de sécurité qui doit se prononcer prochainement sur le projet de résolution.
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