Une attaque sanglante perpétrée à l’aube, ce mercredi 13 aoȗt, par des individus armées de la coalition criminelle « Viv Ansanm », à Kenscoff, commune située dans les hauteurs de la capitale haïtienne, a fait deux morts et trois blessés dans les rangs de la Police nationale d’Haïti (PNH). Un véhicule blindé des forces de l’ordre a également été incendié par les assaillants.
Les deux policiers tués faisaient partie de la Brigade d’opération et d’intervention départementale (BOID). Leurs cadavres auraient été emportés et brulés par les bandits.
Kenscoff, une commune sous siège
Depuis le 27 janvier 2025, Kenscoff vit sous la menace constante des gangs armés qui sèment la terreur dans plusieurs localités de la commune de cette commune rurale. Les forces de l’ordre y ont mené plusieurs opérations et intervention mais peinent à reprendre le contrôle des zones tombées aux mains des gangs.
Paraison en mode urgence
Au lendemain de son installation, le directeur général par intérim, André Jonas Vladimir Paraison, a entamé une série de rencontres stratégiques avec des partenaires nationaux et internationaux, dans ce contexte marqué par une insécurité grandissante et des défis opérationnels majeurs.
Le lundi 11 août, M. Paraison a reçu en visite de courtoisie l’ambassadeur du Canada en Haïti, André François Giroux, au siège du haut commandement de la PNH à Clercine, dans la commune de Tabarre. Les échanges, auxquels ont participé plusieurs membres de l’état-major policier, ont porté sur le soutien canadien à la PNH, notamment en matière de renforcement des capacités opérationnelles et de gestion de la crise sécuritaire.
Parallèlement, le nouveau patron de la PNH s’est entretenu le même jour avec le commandant en chef de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) pour coordonner les actions visant à reprendre le contrôle des zones stratégiques occupées par des groupes armés et sécuriser les axes routiers.
Dès le samedi 9 août, une réunion stratégique avait été tenue avec les unités spécialisées de la PNH pour ordonner une intensification des patrouilles, le renforcement des points fixes et la poursuite des opérations contre les gangs.
Le CPT et la Primature en session de crise
Alors que les groupes armés continuent de semer la terreur dans la capitale et d’autres régions du pays, les autorités, de leur côté, multiplient les rencontres.
Mercredi, le président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Laurent Saint-Cyr, a ainsi effectué une visite à la direction générale de la Police Nationale d’Haïti à Clercine, cinq jours après la nomination et l’installation du nouveau directeur général a.i de la PNH
Saint-Cyr était accompagné du conseiller présidentiel Leslie Voltaire et du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé.
Cette visite a été l’occasion pour les responsables de l’Exécutif de tenir une séance de travail avec les membres du haut commandement autour des actions immédiates et durables pour endiguer la criminalité », a indiqué la Primature dans un communiqué.
Mesures renforcées, résultats attendus
La veille, une précédente séance de travail avait été organisée par le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, président du Conseil supérieur de la police nationale, avec le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Patrick Pélissier, le ministre de la Défense, Jean-Michel Moïse, le Secrétaire d’État à la Sécurité publique, Mario Andrésol, le directeur général par intérim de la PNH, André Jonas Vladimir Paraison, ainsi que du haut commandement des Forces armées d’Haïti.
A l’issue de cette rencontre, axée sur l’évaluation et le renforcement des dispositifs de sécurité sur l’ensemble du territoire national, le gouvernement avait annoncé dans un communiqué la mise en œuvre de mesures opérationnelles, stratégiques et logistiques « afin de neutraliser, sans délai, toute organisation ou tout individu qui, par des actes criminels, met en péril la paix publique et la stabilité de la Nation ».
Les prochains jours seront cruciaux pour évaluer l’efficacité des nouvelles mesures sécuritaires et la capacité des forces de l’ordre notamment la PNH à reprendre le contrôle du terrain.
