Un changement de direction est en cours au sein du Service fédéral de l’immigration des États-Unis.
Kenneth Genalo, responsable des opérations d’arrestation et de renvoi (Enforcement and Removal Operations, ERO) à l’ICE, quittera prochainement ses fonctions, selon des informations rapportées par The Latin Times, citant CBS News.
Ce départ intervient dans un contexte de durcissement notable de la politique migratoire sous la présidence de Donald Trump. Toujours selon The Latin Times, Robert Hammer, qui dirigeait la division des enquêtes de sécurité intérieure (Homeland Security Investigations, HSI), sera lui aussi réaffecté à un autre poste au sein de l’agence. Le président serait insatisfait des résultats obtenus par l’ICE au cours des quatre premiers mois de son second mandat.
Lors d’une réunion tenue le 21 mai dernier au siège de l’ICE à Washington, Stephen Miller, conseiller stratégique de la Maison-Blanche, aurait ordonné une intensification des arrestations, fixant un objectif de 3 000 interpellations quotidiennes. D’après plusieurs sources citées par The Latin Times, le ton employé par Miller aurait été perçu par certains agents comme une menace implicite : ceux qui n’atteindraient pas les objectifs risqueraient leur poste.
La secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, bien que plus modérée dans ses propos, aurait également soutenu cette orientation, tout en demandant des retours du terrain auprès des responsables de l’agence.
Ce recentrage stratégique coïncide avec une baisse marquée des entrées irrégulières à la frontière sud : 7 181 franchissements ont été recensés en mars 2025, contre plus de 137 000 à la même période l’année précédente. Cette diminution a conduit à un redéploiement des moyens de l’ICE vers les opérations d’application de la loi à l’intérieur du pays.
Selon NBC News, les expulsions ont connu une hausse significative de 50 % entre février et avril. En avril, plus de 17 200 personnes ont été renvoyées dans leur pays d’origine — un record depuis le début du second mandat de Donald Trump, et un chiffre supérieur à celui enregistré sous l’administration Biden à la même période.
Toutefois, malgré cette augmentation, les résultats restent éloignés des promesses présidentielles. The Latin Times rappelle que si le rythme actuel se maintient, environ 206 000 expulsions seraient effectuées sur un an — bien loin des « millions » promis par le président Trump durant sa campagne.
Ce remaniement à la tête de l’ICE serait donc le signal d’une nouvelle phase dans la politique migratoire du gouvernement, davantage orientée vers les arrestations à l’intérieur du territoire que vers le contrôle des frontières.
Dans plusieurs juridictions dites « sanctuaires », les agents de l’ICE ont d’ailleurs modifié leurs tactiques. De nombreuses interpellations ont désormais lieu dans l’enceinte ou aux abords immédiats des tribunaux d’immigration. La majorité des personnes arrêtées n’ont aucun antécédent judiciaire et se présentent à des rendez-vous administratifs de routine.