Immigration : plus de 40 000 agents, extérieurs à l’ICE, déployés pour les opérations de contrôle

CTN News
Credit: MassLive

Une mobilisation sans précédent des forces de l’ordre, distinctes des services de l’immigration (ICE), renforce la campagne d’interpellations et d’expulsions menée par Immigration and Customs Enforcement (ICE) sur le territoire américain.

Durant la période du 5 au 28 août, 42, 153 personnels ont été affectés en soutien aux Enforcement and Removal Operations (ERO), comprenant 28 390 agents fédéraux issus d’autres services et plus de 13 000 agents des États et des administrations locales, selon les données analysées par le Cato Institute et relayées par Latin Times. En comparaison, l’ICE ne dispose que d’environ 6 100 officiers ERO permanents.

Selon David Bier (Cato Institute), l’importance de ce redéploiement révèle un transfert considérable de ressources hors de leurs attributions initiales.

Des documents ERO transmis à son organisation indiquent qu’environ 14 500 agents fédéraux spécialisés dans les enquêtes criminelles ont été réaffectés à l’application civile des lois sur l’immigration, tandis que l’ICE a recensé 8 501 policiers d’États et de comtés assermentés sous le programme 287(g) task force — les autorisant à procéder à des arrestations liées à l’immigration — et plus de 2 000 en formation. « Seul un agent sur cinq participant aux expulsions massives est effectivement un officier ERO de l’ICE », souligne-t-il.

La répartition mentionnée par Latin Times démontre l’étendue intersectorielle du dispositif. Environ un agent sur cinq des U.S. Marshals et du FBI participe aux opérations ERO cette année. Près de la moitié des effectifs de la DEA ; plus des deux tiers de ceux de l’ATF ; et près de 90 % du personnel de Homeland Security Investigations (HSI).

En parallèle, l’ICE consolide sa présence territoriale en développant les accords 287(g) et en intensifiant le recrutement d’agents municipaux et de shérifs adjoints, proposant des primes d’engagement et des programmes de remboursement de prêts. Cette stratégie n’a pas manqué de susciter des controverses. Suite à une campagne de recrutement lancée en août auprès des services partenaires existants, le shérif du comté de Polk (Floride), Grady Judd, a critiqué le DHS, l’accusant de « débaucher » le personnel local. La National Sheriffs’ Association a également mis en garde contre cette approche qui risque de compromettre la collaboration essentielle aux activités quotidiennes de l’ICE, d’après Latin Times.

Le gouvernement défend le recrutement massif en support à l’ICE

Face à ces critiques le Department of Homeland Security (DHS) maintient qu’une participation accrue est indispensable pour assurer l’application de la loi fédérale et garantir la sécurité des communautés.

Selon Latin Times, mi-septembre, le DHS a annoncé que l’ICE avait enregistré plus de 150 000 candidatures de citoyens américains souhaitant « contribuer à l’arrestation et au retrait des rues américaines des immigrants illégaux les plus dangereux ». L’agence a également confirmé plus de 18 000 propositions d’emploi conditionnelles.

Le programme 287(g) « task force », pierre angulaire du dispositif, confère aux forces de l’ordre étatiques et départementales des pouvoirs d’arrestation en matière d’immigration, sous la supervision de l’ICE. Les chiffres mentionnés — 8 501 agents assermentés et plus de 2 000 en formation — témoignent d’une intensification des capacités opérationnelles, avec des équipes mixtes (fédéral/local), une mutualisation des ressources (communications, escortes, transferts) et des interventions coordonnées sur des zones stratégiques (abords des tribunaux, points de contrôle routier, sites administratifs).

Les statistiques révélées par Latin Times, basées sur les analyses du Cato Institute, soulèvent un dilemme stratégique : avec 6 100 agents ERO contre plus de 40 000 renforts non-ICE mobilisés durant cette période, l’application des lois migratoires s’appuie essentiellement sur des forces externes à l’agence principale.

Selon David Bier, cela représente une « dispersion » considérable au détriment d’autres priorités judiciaires. Les autorités fédérales défendent plutôt une vision d’un effort synchronisé et limité dans le temps, ajusté pour répondre aux objectifs gouvernementaux en matière d’expulsions.

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Source: Latin Times

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