Caroline Dias Goncalves, une étudiante brésilienne de 19 ans vivant dans l’Utah, a été arrêtée le 5 juin après un simple contrôle routier dans le Colorado.
Elle se trouve désormais en centre de détention à Denver et risque l’expulsion, après que ses informations ont été transmises à des agents de l’immigration via un groupe de discussion sur l’application Signal.
Selon les informations rapportées par The Independent, la jeune femme a été interceptée à Grand Junction pour une infraction mineure au code de la route. L’agent du bureau du shérif du comté de Mesa lui aurait reproché une conduite trop rapprochée d’un camion.
La scène, filmée par une caméra-piéton, montre un échange plutôt amical entre l’agent et l’étudiante, qui évoque ses études à l’Université de l’Utah et son projet d’entrer en école d’infirmières.
Libérée sur le moment avec un simple avertissement, Caroline a été interpellée quelques minutes plus tard par des agents de l’ICE (U.S. Immigration and Customs Enforcement), visiblement informés de sa situation par des messages échangés dans un groupe Signal réservé aux forces de l’ordre locales et fédérales. Toujours selon The Independent, ce groupe était censé servir à la coordination d’opérations antidrogue dans la région.
Le bureau du shérif a reconnu que la transmission d’informations dans ce contexte avait permis à l’ICE d’identifier Caroline Dias Goncalves.
Dans un communiqué relayé par The Independent, les autorités locales ont indiqué ne pas avoir été conscientes que le groupe pouvait être utilisé à des fins de contrôle migratoire, assurant avoir depuis retiré leurs agents du canal de discussion.
Le cas de Caroline soulève des questions sur le respect du droit local. Le Colorado limite en effet la coopération entre la police et les autorités migratoires, bien qu’il ne l’interdise pas totalement. The Independent précise que l’utilisation de ces informations par l’ICE pourrait aller à l’encontre de cette législation.
Arrivée aux États-Unis en 2012 avec sa famille en visa touristique, Caroline est l’une des quelque 2,5 millions de “Dreamers”, ces jeunes sans-papiers ayant grandi aux États-Unis. Sa famille avait dépassé la durée légale de leur séjour, invoquant des menaces de violence dans leur pays d’origine, le Brésil. Une demande d’asile a été déposée il y a trois ans, permettant à la famille d’obtenir un permis de travail et un numéro de sécurité sociale, a rapporté The Independent.
D’après ses proches, Caroline était scolarisée grâce à une bourse au mérite et n’a jamais eu de démêlés avec la justice.
Une page GoFundMe a été créée pour couvrir les frais de défense juridique. “Caroline a toujours respecté la loi et poursuivi ses études avec rigueur. Aujourd’hui, elle est détenue injustement et loin de ses repères”, peut-on lire sur la page de financement, selon The Independent qui rapporte également que la jeune femme partage actuellement une cellule avec 17 autres détenues et subit des conditions de détention difficiles, selon ses proches.
Sa situation fait écho à celle d’une autre “Dreamer”, Ximena Arias-Cristobal, elle aussi arrêtée récemment dans des circonstances similaires, a rappelé The Independent.