Il a baptisé ses restaurants en hommage à Trump, mais fait face à l’expulsion

CTN News

Roland Mehrez Beainy, un entrepreneur libanais de 28 ans installé au Texas, se trouve actuellement confronté à une procédure d’expulsion initiée par les services fédéraux américains, rapporte The Guardian.

Le fondateur de la chaîne de restauration Trump Burger fait l’objet d’accusations concernant un dépassement de la période de validité de son visa, qui lui avait été accordé en 2019.

Arrivé légalement sur le territoire américain en 2019 avec un statut de « non-immigrant visitor », Beainy était tenu de quitter les États-Unis au plus tard le 12 février 2024, comme l’a confirmé un représentant de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) à The Guardian. Son maintien sur le territoire au-delà de cette échéance a conduit à son interpellation le 16 mai 2025, marquant le début des procédures d’expulsion.

Selon l’ICE, Beainy aurait tenté de régulariser sa situation en déclarant un mariage avec une citoyenne américaine. Toutefois, l’agence souligne l’absence de preuves démontrant une véritable vie commune entre les époux, un élément crucial dans ce type de dossier. Cette absence de justificatifs a entraîné le rejet de sa demande de régularisation.

L’établissement initial de Trump Burger a vu le jour à Bellville (Texas) en 2020, à la fin du mandat de Donald Trump. Le restaurant s’est démarqué par sa décoration à l’effigie du président, son ambiance campagnarde et ses menus satiriques ciblant ses opposants politiques. L’enseigne s’est depuis développée dans plusieurs villes texanes, notamment Houston, a fait savoir The Guardian.

Malgré son succès, l’établissement a suscité des controverses. Beainy a notamment révélé avoir reçu des menaces d’incendie dès l’ouverture de son premier restaurant. Face aux accusations, il a déclaré que « quatre-vingt-dix pour cent des conneries qu’ils racontent ne sont pas vraies », en référence aux allégations de l’ICE concernant son statut migratoire.

Ajoutant à la complexité de son dossier, Beainy se trouve actuellement en conflit juridique avec un ancien propriétaire à Kemah (Texas). D’après ses déclarations, son ancien bailleur aurait évincé ses employés avant de prendre possession du restaurant, qu’il a ensuite renommé MAGA Burger. Le propriétaire, quant à lui, accuse Beainy de loyers impayés et a engagé des poursuites judiciaires.

Face à cette situation, l’ICE maintient une position ferme : « Peu importe le restaurant que vous gérez ou vos opinions politiques, chacun doit se conformer aux règles », déclare l’agence, qui affirme que tous les immigrants ayant violé les lois migratoires sont passibles de déportation.

L’agence fédérale précise que ses actions s’inscrivent dans une démarche visant à rétablir « l’intégrité du système migratoire ». Toute personne en situation irrégulière ou ayant dépassé la durée légale de séjour risque l’expulsion. Cette position reflète la volonté de l’administration d’appliquer la loi sans distinction, indépendamment du profil ou des affiliations politiques des personnes concernées.

Roland Beainy devra comparaître devant un tribunal de l’immigration le 18 novembre 2025. En attendant cette date, il reste en liberté, mais son statut aux États-Unis demeure précaire.

Le cas de Trump Burger et de son propriétaire révèle une contradiction frappante aux États-Unis : celle entre les supporters les plus ardents de l’administration et sa politique migratoire inflexible. La situation de Beainy démontre que, malgré l’impression de protection que peuvent ressentir certains en raison de leur visibilité ou de leur engagement politique, la loi s’applique uniformément aux immigrants.

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Source: The Guardian

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