Hamas accepte le plan de cessez-le-feu de Trump pour libérer les otages à Gaza, mais refuse de désarmer

Emmanuel Paul
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Hamas a manifesté son acceptation conditionnelle d’une proposition de cessez-le-feu initiée par le président Donald Trump, permettant d’envisager la libération des otages encore captifs à Gaza. Cette déclaration est survenue peu avant la date limite établie par la Maison Blanche, accompagnée toutefois d’une condition non négociable : le groupe islamiste maintient sa position de ne pas abandonner ses armes jusqu’à la fin de ce qu’il qualifie d' »occupation israélienne ».

Ces informations ont été diffusées par PBS et validées par des documents et commentaires relayés par Al Jazeera et l’Associated Press.

Dans une déclaration en arabe traduite et obtenue par Al Jazeera, Hamas exprime sa volonté d’engager rapidement des discussions sur la proposition américaine. « Dans ce contexte, le mouvement affirme sa disponibilité à entrer immédiatement dans des négociations par l’entremise des médiateurs pour discuter des détails de cet accord. »

D’après PBS, cette réponse fait suite à un ultimatum présidentiel menaçant d’une intervention militaire sans précédent en cas de refus.

Vendredi, le président Trump a posté sur X, avec son style caractéristique : « Un accord doit être conclu avec le Hamas d’ici dimanche soir à SIX (6) HEURES, heure de Washington. Tous les pays ont donné leur aval ! Si cet accord de DERNIÈRE CHANCE n’est pas conclu, l’enfer, comme personne ne l’a jamais vu, s’abattra sur le Hamas. IL Y AURA LA PAIX AU MOYEN-ORIENT D’UNE FAÇON OU D’UNE AUTRE. » Cette pression médiatique a influencé la position du Hamas, alors que plusieurs nations appuyaient l’idée d’un compromis, selon PBS News.

Selon les éléments décrits par PBS, le plan américain envisage la libération immédiate des 48 otages encore recensés — dont environ 20 seraient encore en vie — en échange d’une cessation de l’offensive israélienne, d’un retrait substantiel des forces de la bande de Gaza et de la libération de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens. La proposition comprend également la reprise de l’aide humanitaire et de la reconstruction, l’interdiction de tout déplacement forcé de population et le placement du territoire sous une administration internationale.

Concernant la gouvernance, le projet de Washington prévoit un retrait institutionnel du Hamas. Le mouvement céderait le contrôle de Gaza à une entité palestinienne autonome, établie par « consensus national et appui arabe et islamique ». PBS précise que la supervision internationale envisagée s’exercerait sous l’égide du président Trump et de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair. Le plan ne définit pas, pour le moment, de trajectoire claire vers une réunification institutionnelle avec la Cisjordanie occupée.

La Maison Blanche n’a pas tardé à réagir sur la proposition du Hamas. « Le Hamas a l’opportunité d’accepter ce plan et d’avancer vers une dynamique de paix et de prospérité dans la région », a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche. « Et s’il refuse, les conséquences, malheureusement, seront très tragiques. » L’exécutif présente ainsi la feuille de route comme une « dernière chance », a-t-elle ajouté.

Les dirigeants du Hamas ont réagi suite à l’ultimatum du président Trump. Dans sa communication, Hamas dit « apprécier les efforts du président des États-Unis, Donald Trump ainsi que les efforts arabes, islamiques et internationaux » pour mettre fin au conflit. Cependant, un responsable du mouvement, cité par l’Associated Press, nuance en estimant que certains aspects sont « inacceptables et doivent être amendés ». Une partie de la population palestinienne craint un arrangement perçu comme favorable à Israël et redoute l’isolement de Gaza par rapport à la cause nationale palestinienne.

La question du désarmement demeure un point de blocage majeur. Moussa Abou Marzouk, haut responsable de Hamas, a indiqué à Al Jazeera que le mouvement ne renoncerait pas à ses armes avant la fin de l’« occupation israélienne ». Cette position s’oppose directement aux exigences américaines qui conditionnent le processus de paix à l’abandon des capacités militaires du Hamas, soulevant des interrogations sur la mise en œuvre effective des engagements mutuels.

Sur le plan institutionnel, la proposition américaine avance une stratégie audacieuse : transférer rapidement l’administration de Gaza à une direction palestinienne indépendante du Hamas, sous supervision internationale, tout en garantissant un afflux massif d’aide humanitaire et un programme de reconstruction. D’après PBS, l’interdiction formelle des déplacements forcés de population et l’établissement de corridors humanitaires sont présentés comme des mesures prioritaires pour stabiliser la situation.

Le séquençage reste à définir : libération des otages, cessez-le-feu, retrait des forces israéliennes, libération de prisonniers, mise en place d’une administration civile internationale et transition politique. La déclaration présidentielle — « IL Y AURA LA PAIX AU MOYEN-ORIENT D’UNE FAÇON OU D’UNE AUTRE » — place les parties prenantes face à un choix décisif, alors que les médiateurs s’efforcent de transformer l’accord-cadre en calendrier concret.

L’équation demeure complexe, entre impératifs sécuritaires, restructuration politique et urgences humanitaires. Néanmoins, les informations relayées par PBS, Al Jazeera et l’Associated Press révèlent une opportunité de négociation sans précédent : un échange complet des otages contre un arrêt des combats, une refonte de la gouvernance à Gaza et un engagement de protection des civils — sous réserve d’un consensus sur la question cruciale du désarmement et de la définition de la fin de l’occupation israélienne de la Palestine.

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