Une onde d’optimisme a parcouru les cercles politiques haïtiens et internationaux suite à l’adoption, par le Conseil de sécurité des Nations unies, de la résolution 2793 établissant une Force de suppression des gangs. Une décision qualifiée d' »historique » et saluée comme un « tournant décisif » par les plus hautes autorités du pays.
Dans un communiqué publié quelques heures après le vote, le président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Laurent Saint-Cyr, a exprimé « sa profonde gratitude » aux membres du Conseil de sécurité, citant particulièrement les États-Unis et le Panama, pays porteurs du dossier haïtien à l’ONU. M. Saint-Cyr estime ce vote est l’aboutissement des plaidoyers menés lors de la récente Assemblée générale de l’ONU et marque un moment charnière dans la lutte contre les groupes criminels armés qui terrorisent la population.
Le coordonnateur du CPT a réaffirmé la volonté de l’exécutif de travailler au « rétablissement de la sécurité ». « Le président lance un appel solennel à tous les États membres des Nations unies afin qu’ils apportent un soutien sans faille à la mise en œuvre rapide et efficace de cette force, pour qu’elle devienne opérationnelle sans délai », peut-on lire dans le communiqué, promettant une collaboration étroite avec la communauté internationale.
Un « levier stratégique » pour le gouvernement
Du côté de la Primature, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a également salué une « avancée majeure dans le partenariat entre la République d’Haïti et la communauté internationale ». Dans un communiqué, le chef du gouvernement de transition a estimé que cette initiative » confirme la solidarité constante de nos partenaires envers le peuple haïtien » et » représente un levier stratégique pour brider la violence des gangs et protéger la population haïtienne ».
Le gouvernement a tenu à remercier un ensemble de pays et d’organisations ayant œuvré pour l’adoption de la résolution, dont les États-Unis, le Panama, la Russie, la Chine, le Kenya, l’Organisation des États américains (OEA) et la CARICOM. Il a aussi réitéré l’engagement d’Haïti à « coopérer pleinement avec cette force internationale et tous ses partenaires, dans le respect absolu de sa souveraineté nationale, afin de restaurer l’ordre, la sécurité et la confiance dans les institutions de l’État ».
Un soutien multilatéral affirmé
La décision du Conseil de sécurité a été largement applaudie au-delà des frontières haïtiennes. Le secrétaire général de l’OEA, Albert Ramdin, a salué sur la plateforme X (anciennement Twitter) une « étape cruciale vers le rétablissement de la paix et de la sécurité ». Il a souligné que cette résolution jetait les bases nécessaires pour faire avancer les priorités de la feuille de route pour Haïti, notamment l’établissement d’un cadre politique clair, la tenue d’élections crédibles, l’aide humanitaire et le développement durable.
« L’OEA affirme depuis longtemps que l’unité régionale et la coopération multilatérale sont essentielles pour faire face à des crises complexes », a-t-il rappelé, en soulignant la force de l’engagement collectif des États membres. » Nous restons déterminés à travailler avec nos partenaires pour soutenir ce mandat et promouvoir des solutions durables pour Haïti. »
Alors que les attentes sont immenses parmi une population épuisée par l’insécurité, la communauté internationale semble avoir franchi un cap significatif. La mise en œuvre rapide et efficace de cette force sera désormais scrutée comme le premier test concret de cette nouvelle coalition pour la sécurité en Haïti.