C’est une véritable tragédie qui s’est abattue sur la commune de Petit-Goâve, située à environ 65 kilomètres de la capitale haïtienne. Dans la nuit du 28 au 29 octobre, la brusque crue de la rivière La Digue a provoqué la mort d’une vingtaine de personnes à Gabion, un hameau de la 12e section communale. La majorité des victimes seraient des enfants en bas âge.
Mercredi matin, la désolation se lisait sur les visages. Entre ceux qui ont perdu un membre de leur famille et ceux venus constater l’ampleur des dégâts, la stupeur était générale. Un père de famille, blessé lors de la catastrophe, a confié avoir perdu deux de ses trois enfants.
La Digue est sortie de son lit, submergeant la zone, détruisant plusieurs habitations et ensevelissant des victimes sous les débris. Des familles entières sont portées disparues, et mercredi matin, des personnes étaient encore coincées sous les maisons effondrées.
Sur place, des habitants n’ont pas manqué de critiquer le manque de préparation et de réaction des autorités locales et nationales.
Le responsable du Conseil d’administration de la section communale (CASEC), Nosalito Soliman, a déclaré que la situation dépasse les capacités de gestion locale et lancé un appel urgent à l’intervention des autorités étatiques pour porter secours aux sinistrés.
Alors que l’ouragan Melissa n’a pourtant pas touché directement Haïti, il a généré des intempéries ayant causé plusieurs victimes. Avant le drame de Petit-Goâve, la Protection civile avait déjà fait état de trois morts – deux dans l’Ouest et un dans le Sud-Est – ainsi que de plusieurs blessés dans le département de l’Artibonite.
L’ouragan Melissa a touché l’île de Cuba mercredi 29 octobre après avoir sévèrement frappé la Jamaïque la veille. Il a été rétrogradé en catégorie 3, mais devait « rester un ouragan puissant lorsqu’il traversera Cuba, les Bahamas et les environs des Bermudes », selon le Centre national américain des ouragans.
Les autorités cubaines ont rapporté qu’environ 735 000 personnes avaient été évacuées, en particulier dans les provinces de Santiago de Cuba, Holguín et Guantánamo.
En Jamaïque dont la partie ouest du pays a été frappé de plein fouet par le système, plusieurs infrastructures ont été détruites et des secteurs inondés. Le Premier ministre, Andrew Holmes, a déclaré mardi que l’île était une « zone sinistrée ».
Les premières images publiées par les médias sur place montrent des destructions majeures. Les Jamaïcains ont été confrontés à des vents d’une extrême violence, à des pluies diluviennes et à des vagues de plusieurs mètres.
Dans une publication sur son réseau social Facebook, l’ambassade américaine a en Hatti, a informé que le Département d’État américain a déployé une équipe régionale d’intervention en cas de catastrophe (DART) et activé des équipes de recherche et sauvetage en milieu urbain (USAR), en réponse aux dégâts catastrophiques causés par l’ouragan Melissa dans les Caraïbes.
Ces équipes travaillent en coordination avec les pays touchés, les communautés locales, les partenaires internationaux et les forces armées américaines pour évaluer les besoins et renforcer les opérations de secours.


