De nouvelles attaques menées par des groupes armés, le 3 juillet 2025, dans les localités de Desvarieux, Chambrun et Sarrazins, dans la commune de Lascahobas (département du Centre), ont provoqué une panique générale et des déplacements massifs de population vers des communes voisines. Les autorités locales signalent au moins 8 morts, plusieurs disparus, ainsi que le vol de trois véhicules.
Selon le rapport du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), plusieurs centaines de familles ont fui ont été contraintes de fuir vers les communes de Hinche et de Belladère, déjà saturées par les vagues précédentes de déplacés en provenance de Mirebalais et Saut d’Eau. On estime aujourd’hui à près de 37 000 le nombre total de personnes déplacées dans ces deux zones dont 10 000 à Hinche et 27 000 à Belladère. Lascahobas comptait déjà 7 455 déplacés avant cette dernière attaque.
Le Centre d’Opérations d’Urgence Départemental (COUD), en collaboration OCHA, a déclenché une réponse d’urgence. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), via son dispositif de suivi des déplacements (DTM), travaille à identifier et enregistrer les nouveaux déplacés.
Cependant, l’acheminement de l’aide et la mobilité du personnel humanitaire sont sérieusement entravés par l’insécurité persistante dans le bas plateau central. Les infrastructures locales sont dépassées, et les besoins humanitaires tels abris, nourriture, soins médicaux, ont été également augmentés.
Au-delà du drame humain, les attaques ont des répercussions graves sur la vie quotidienne. Le dernier jour des examens officiels pour les élèves de 9e année a été annulé à Lascahobas, ajoutant une pression supplémentaire sur un système éducatif déjà fragilisé par les crises successives. Des informations font état d’un élève tué. Ce dernier aurait été renversé par un véhicule alors qu’il se précipitait pour vider les lieux a la suite d’une fausse alerte ayant provoqué la panique.
Le comité communal de la Protection Civile de Belladère prend actuellement des dispositions pour accueillir les populations les plus vulnérables. Le Groupe Intersectoriel, appuyé par OCHA, continue d’analyser la situation et de coordonner les réponses avec les autorités locales.
Les acteurs humanitaires sur le terrain appellent à un soutien national et international accru afin de répondre à une crise qui ne cesse de s’intensifier dans cette région frontalière.
