Le Premier ministre haïtien, Alix Didier Fils-Aimé, a quitté Port-au-Prince ce mardi à destination des États-Unis, où il doit participer à une série de réunions de haut niveau sur la crise haïtienne. Cette mission diplomatique intervient dans un contexte d’urgence sécuritaire, politique et économique, et alors que les retombées des précédents engagements internationaux peinent à se concrétiser sur le terrain.
Une feuille de route à actualiser
M. Fils-Aimé participera ce mercredi 27 août à une réunion tripartite organisée avec l’Organisation des Nations Unies (ONU), la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et l’Organisation des États américains (OEA). Les discussions porteront principalement sur la mise à jour de la feuille de route pour Haïti et sur les mécanismes de suivi confiés à l’OEA.
Cette rencontre s’annonce déterminante pour relancer des initiatives concrètes, alors que le pays reste englué dans une crise multidimensionnelle. Malgré les annonces faites plus tôt cette année et récemment– dont un plan de 2,6 milliards de dollars présenté par le secrétaire général de l’OEA –, aucune avancée significative n’a été observée, que ce soit sur le plan sécuritaire ou politique.
Le secrétaire général de l’OEA, Albert Ramdin, qui continue de mobiliser la communauté internationale autour de sa feuille de route pour la paix et la stabilité en Haïti, a rencontré mardi plusieurs groupes de réflexion de premier plan à Washington.
Il a également eu des échanges avec Katie Taylor et Stephen Donehoo, respectivement directrice générale et président du conseil d’administration de la Fondation panaméricaine de développement (PADF), autour du document.
Le Groupe des amis d’Haïti mobilisé
Le Premier ministre prendra également part à une session du Groupe des « amis » d’Haïti, une plateforme qui rassemble plusieurs pays et institutions partenaires engagés dans l’accompagnement d’Haïti. L’objectif affiché est de renforcer la coordination des efforts internationaux et de garantir un suivi efficace des engagements pris.
Pour le gouvernement haïtien, il s’agit de « réaffirmer sa volonté de travailler avec ses partenaires afin de renforcer la stabilité et relancer le processus de redressement national », a indiqué la Primature dans un communiqué.
Des attentes fortes, des résultats encore attendus
Si les États-Unis ont exprimé leur intention de réorganiser la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), les actions concrètes se font toujours attendre. La population haïtienne, confrontée quotidiennement à l’insécurité et à une précarité grandissante, observe avec scepticisme ces nouvelles annonces.
Beaucoup s’interrogent sur l’efficacité réelle de ces réunions à haut niveau, alors que les précédentes discussions n’ont pour l’instant donné lieu à aucune amélioration tangible.
À travers ce déplacement, le chef du gouvernement haïtien entend incarner un leadership capable de rassembler les appuis nécessaires pour répondre aux défis pressants du pays. Son retour est prévu jeudi 28 août, après une intense séquence diplomatique.
La Primature a réaffirmé sa détermination à « poursuivre les efforts engagés sur la scène internationale pour défendre les intérêts du peuple haïtien ». Reste à savoir si cette nouvelle mission portera ses fruits – et surtout, si elle se traduira par des actions concrètes et visibles pour les Haïtiens.