En visite officielle en Haïti, la Directrice générale de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Amy Pope, a lancé un appel pressant à la communauté internationale afin d’intensifier l’aide humanitaire face à la détérioration rapide de la situation dans le pays.
Lors d’un déplacement sur un site de déplacés internes à Port-au-Prince, elle a rencontré des familles contraintes de fuir à plusieurs reprises en raison des violences. « Ce ne sont pas de simples statistiques, ce sont des vies brisées. Une mère m’a confié avoir fui trois fois en deux mois avec ses enfants. Elle vit aujourd’hui sous une bâche, sans aucune perspective d’avenir », a-t-elle témoigné avec émotion.
Tout en saluant le courage et la résilience du peuple haïtien, Amy Pope a souligné que « la résilience ne suffit pas ». Elle a insisté sur la nécessité d’une mobilisation internationale urgente pour éviter une aggravation de la crise humanitaire. L’OIM, a-t-elle assuré, reste pleinement engagée à soutenir Haïti, tant à court qu’à long terme, afin de restaurer la sécurité, la dignité et l’espoir pour les populations affectées.
D’après les dernières données de l’OIM, plus d’un million de personnes sont actuellement déplacées à l’intérieur du pays — soit trois fois plus qu’en 2023 — principalement en raison des violences perpétrées par les gangs armés, notamment dans la capitale. Par ailleurs, quelque 200 000 Haïtiens ont été refoulés ou rapatriés des pays voisins depuis le début de l’année 2024, accentuant la pression sur les services essentiels déjà fragilisés.
Malgré les conditions sécuritaires extrêmement précaires, l’OIM poursuit ses interventions dans plus de 50 sites à travers le pays. L’organisation fournit des abris d’urgence, de l’eau potable, des soins médicaux, un soutien psychosocial, et appuie également les communautés hôtes en réhabilitant des écoles et en développant des moyens de subsistance durables.
