Haïti est le pays le plus corrompu, le plus violent, le plus fragilisé et le plus pauvre de la région, selon le représentant d’Haïti à l’ONU

Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul est un journaliste chevronné et un conteur accompli, animé par un engagement profond envers la vérité, la communauté et l’impact social. Il est le...
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Devant le Conseil de sécurité, le représentant d’Haïti a dressé un constat sans fard de la situation nationale, tout en remerciant les États membres pour l’adoption de la résolution transformant la mission d’appui existante en force de répression des gangs. Son intervention, structurée et combative, a relié quatre idées fortes : le diagnostic de la crise haïtienne, la reconnaissance aux partenaires qui ont porté le texte, la portée opérationnelle de la résolution, et un hommage appuyé au Kenya et aux autres contributeurs.

Il a rappelé le choc que représente, pour un pays fondateur de l’ONU, la situation actuelle.

En évoquant l’après-1945 et l’adhésion d’Haïti à la Charte, il a souligné qu’ »aucun Haïtien, même dans ses cauchemars les plus épouvantables, ne pouvait imaginer l’état présent du pays. Personne ne pouvait imaginer qu’après 80 ans, Haïti deviendrait le pays « le plus pauvre de l’hémisphère occidental, le plus violent, le plus fragilisé et même le plus corrompu », a regretté Ericq Pierre.

Le représentant a décrit l’extension territoriale des groupes armés, en particulier autour de la capitale, et leur mode opératoire contre les civils, les institutions et l’économie.

Il a insisté sur l’exigence d’un retournement immédiat : « Il faut que cela cesse. » Ces groupes, a-t-il martelé, « ne sont pas de simples bandes de délinquants, mais de puissantes organisations criminelles  qui défient l’autorité  et  menacent même la stabilité régionale ».

Le représentant permanent d’Haïti aux Nations unies a tenu ces propos lors du vote de la résolution 2793, introduite par les États-Unis et le Panama.

Ericq Pierre en a profité pour remercier les initiateurs de la résolution et les autres membres du Conseil de sécurité qui ont facilité son adoption, appelée à s’attaquer à la crise sécuritaire en Haïti. « Je tiens à exprimer la gratitude du gouvernement haïtien vis-à-vis de l’ensemble des membres de ce Conseil », a déclaré Ericq Pierre, avec une attention particulière « vis-à-vis des deux portes-plume pour Haïti que sont les États-Unis et le Panama  pour leur « mobilisation sans précédent ». Il a aussi rappelé que « l’appui de la CARICOM n’a jamais fait défaut à notre pays dans ces moments difficiles », saluant « le geste public  de ceux qui se sont joints au point de presse, gage d’un soutien fort au peuple haïtien ».

L’adoption de cette résolution est, selon l’ambassadeur Ericq Pierre, « un tournant décisif dans la lutte que mon pays mène contre l’une des épreuves les plus graves de son histoire », a indiqué le représentant permanent, qui voit dans ce vote « un soutien précieux et un signal fort de solidarité internationale, permettant de renforcer certaines capacités de la Police nationale et de sécuriser quelques zones critiques ».

M. Pierre estime également que l’adoption de la résolution « donne à la communauté internationale les moyens de répondre à la gravité de la situation en Haïti ».

L’objectif est formulé sans ambiguïté   « neutraliser ces organisations terroristes, désarmer leurs milices, démanteler leurs réseaux, sécuriser les infrastructures vitales du pays et créer les conditions de retour effectif de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire », avait martelé Ericq Pierre, qui en a profité pour saluer le travail de la mission kényane en Haïti.

Ericq Pierre a terminé son intervention en lançant un appel à la contribution des États membres de l’Organisation des Nations unies afin de faire de cette mission une réussite.

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