Haïti :1,5 million de déplacés, dont 15 000 en une semaine-l’ONU tire la sonnette d’alarme

Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul est un journaliste chevronné et un conteur accompli, animé par un engagement profond envers la vérité, la communauté et l’impact social. Il est le...

L’intensification des violences liées aux gangs et les déplacements massifs qu’elles provoquent continuent d’aggraver la crise humanitaire en Haïti, a averti mercredi l’Organisation des Nations Unies.

Selon les dernières données communiquées par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), près de 1,3 million de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer dans le pays. Rien que la semaine dernière, 15 000 personnes supplémentaires ont été déplacées à la suite d’attaques armées dans les communes de Dessalines et de Verrettes, situées dans le département de l’Artibonite.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et ses partenaires ont dépisté plus de 217 000 enfants pour malnutrition aiguë depuis le début de l’année. Parmi eux, seulement 21 500 ont pu être admis dans des centres de traitement, soit à peine 17 % des 129 000 enfants estimés comme ayant besoin d’un accès à des soins vitaux en 2025.

Cette situation dramatique s’explique en grande partie par l’insécurité alimentaire généralisée. Le rapport de la classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC) estime que 5,7 millions de personnes – plus de la moitié de la population haïtienne – ont été confrontées à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë entre mars et juin 2025.

Les enfants haïtiens sont également confrontés à une urgence éducative. Plus de 1 600 écoles restent fermées à travers le pays, soit une hausse de plus de deux tiers depuis le début de l’année, selon les chiffres de l’ONU.

« Sans accès à l’éducation, les enfants deviennent bien entendu plus vulnérables à l’exploitation et au recrutement par les gangs », a souligné Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, lors d’un point presse au siège new-yorkais de l’organisation.

Pour y faire face, l’UNICEF a offert des opportunités d’apprentissage à plus de 16 000 enfants et fourni un soutien psychosocial et en santé mentale à plus de 100 000 d’entre eux.

Malgré les efforts constants des agences onusiennes, les besoins sur le terrain dépassent largement les capacités de réponse. « Le soutien actuel n’est qu’une fraction de ce qui est nécessaire », a déclaré M. Dujarric.

L’insécurité persistante entrave les opérations humanitaires, avec des difficultés d’accès, des pénuries d’approvisionnement et la fermeture de nombreux centres de santé.

De nombreuses familles déplacées, privées de logement, d’eau potable, de nourriture et de soins médicaux d’urgence, n’ont pas accès aux services de base.

À cela s’ajoute un grave manque de financement. M. Dujarric a rappelé que Haïti reste, à ce jour, le pays le moins financé parmi tous les appels humanitaires lancés par l’ONU à l’échelle mondiale.

À mi-parcours de l’année 2025, le plan de réponse humanitaire pour Haïti n’a reçu que 9 % des 908 millions de dollars demandés, a-t-il déploré.

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Source: United Nations.

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