États-Unis : la détention de Jose Daniel Contreras-Cervantes, atteint d’une leucémie rare, provoque l’indignation

Darbouze Figaro

La détention de Jose Daniel Contreras-Cervantes, un père de famille mexicain souffrant d’une leucémie rare, suscite une vague d’indignation aux États-Unis.

Son cas témoigne, selon l’ACLU, des conséquences humaines d’une directive migratoire controversée, dénoncée comme une atteinte grave aux droits fondamentaux.

Âgé de 39 ans et installé aux États-Unis depuis l’adolescence, Jose Daniel Contreras-Cervantes est détenu depuis août dans un centre de détention de l’immigration. Selon ses avocats et son épouse, Lupita, citoyenne américaine, il n’a pas reçu régulièrement le traitement médical indispensable à sa survie.

« Pendant 22 jours, Jose n’a pas reçu ses médicaments quotidiens contre la leucémie », a déclaré Lupita Contreras lors d’une conférence de presse virtuelle. « Ces interruptions peuvent entraîner des symptômes graves, comme des infections, des pertes de vision, et mettre sa vie en danger. »

Les médecins spécialistes qui le suivent recommandaient un protocole précis et constant. Or, d’après l’ACLU, les services d’immigration ne lui fourniraient qu’un traitement de substitution, administré sans la supervision d’une équipe spécialisée. « Il reçoit des soins, mais pas ceux qui sont nécessaires à sa condition », a expliqué l’avocate Miriam Aukerman, qui représente la famille.

Le placement en détention de Jose remonte à un banal contrôle routier. En août, il aurait été arrêté pour excès de vitesse — dix miles au-dessus de la limite autorisée — selon sa femme et l’ACLU. En dehors de cette infraction routière, son dossier ne présente aucun antécédent criminel.

Son épouse insiste sur l’absurdité de la situation : « Nous savions que notre temps ensemble serait limité à cause de son pronostic médical. Mais nous n’imaginions pas que ce temps précieux nous serait brutalement et cruellement volé. »

Pour les organisations de défense des droits civiques, l’affaire Contreras-Cervantes est emblématique d’une politique plus vaste. L’ACLU accuse l’administration Trump de durcir sa campagne de déportations massives, au mépris des réalités humanitaires.

« Cette nouvelle directive est l’un des abus de pouvoir les plus dangereux et les plus vastes que nous ayons observés », a dénoncé Miriam Aukerman. « Si elle n’est pas contrôlée, elle pourrait affecter des milliers, voire des millions de personnes. Elle conduira à des séparations familiales d’une ampleur sans précédent. »

Dans un communiqué, l’organisation a rappelé que d’autres plaignants, engagés dans la même procédure judiciaire, vivent aux États-Unis depuis des décennies. Certains y sont arrivés enfants et n’ont jamais connu d’autre pays. « Aucun d’entre eux n’a de casier judiciaire, en dehors de simples infractions de circulation », souligne le document.

Contacté par la chaîne ABC News, le Department of Homeland Security (DHS), dont dépend l’Immigration and Customs Enforcement (ICE), n’a pas souhaité commenter l’affaire. Ce silence contraste avec l’ampleur des réactions suscitées par la situation de Jose, qui met en lumière les tensions croissantes autour de la gestion des centres de détention.

Le cas de Jose pose une double question : celle de la proportionnalité des mesures de détention, et celle du respect du droit à la santé. Pour ses proches, la détention actuelle équivaut à une condamnation anticipée, privant un homme malade de soins essentiels et une famille de moments irremplaçables.

« Nous ne demandons pas un traitement de faveur », a conclu Lupita. « Nous demandons simplement qu’il reçoive les soins qu’il mérite et qu’il puisse passer le temps qui lui reste auprès de nous. »

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