Un nouveau juge siégeant à la cour de district de Boston, Massachusetts, vient d’infliger un revers juridique supplémentaire à l’administration Trump.
Dans une décision prononcée le 18 avril 2025, le juge Brian Murphy a ordonné aux autorités fédérales de cesser la pratique de déporter des immigrants vers des pays autres que leur nation d’origine sans leur permettre d’exprimer leurs inquiétudes concernant leur sûreté.
D’après un reportage de Peter Charalambous et Armando Garcia pour ABC News, l’injonction temporaire prohibe dorénavant toute déportation vers une destination non spécifiée explicitement dans l’ordre d’expulsion, « sans donner à l’individu l’opportunité d’alerter les autorités qu’il risque une « persécution, des tortures ou la mort » dans ce pays tiers.
« Les défendeurs affirment que les États-Unis peuvent envoyer un étranger expulsable dans un pays qui n’est pas le sien, (…) où il pourrait subir immédiatement torture et mort, sans lui accorder la moindre possibilité de s’exprimer », note le juge Murphy, avant d’ajouter : « Les neuf juges de la cour suprême, le Solicitor General adjoint, le Congrès, la logique élémentaire, l’humanité basique et cette cour sont unanimement opposés. »
Cette suspension survient peu après que l’administration Trump a utilisé l’Alien Enemies Act pour expulser des citoyens vénézuéliens vers la prison CECOT au Salvador, sans procédure ni audience préalable.
Le juge Murphy souligne que cette pratique, si elle continuait, causerait un « préjudice irréversible » aux personnes concernées et compromettrait « les principes essentiels de la justice », selon ABC News.
L’ordonnance exige désormais que chaque non-citoyen reçoive une notification écrite de sa déportation vers un pays tiers, avec un délai minimal de 15 jours pour réexaminer son cas et exposer ses craintes. Elle couvre non seulement les plaignants, mais aussi tout immigrant ayant déjà un ordre final d’expulsion, grâce à la certification d’une action collective.