À l’approche d’un vaste mouvement de protestation prévu à travers les États-Unis, le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, s’attire une nouvelle fois les critiques après avoir justifié le droit pour les automobilistes de forcer un barrage de manifestants s’ils se sentent en danger.
Dans un entretien accordé à The Rubin Report, DeSantis a évoqué une disposition de la législation floridienne qui, selon lui, autorise un conducteur à dégager la voie si sa sécurité est menacée.
« Si une foule encercle votre véhicule et vous menace, vous avez le droit de partir pour assurer votre sécurité », a-t-il affirmé. Il a ajouté : « Si, en partant, vous heurtez quelqu’un, c’est sa responsabilité, car il vous empêchait de circuler », a déclaré Ron DeSantis. « Vous n’êtes pas obligé de rester passif et de vous faire traîner hors de votre voiture. En Floride, nous protégeons le droit à la légitime défense », a ajouté celui qui veut être l’héritier du mouvemant MAGA.
Ces propos surviennent dans un climat de tension, à quelques jours du No Kings Day, une journée nationale de mobilisation prévue le 14 juin, jour du drapeau aux États-Unis. Présentée comme la plus vaste contestation contre l’administration Trump depuis sa réélection en janvier, cette manifestation devrait rassembler plus de 1 800 actions dans les 50 États et à Porto Rico, selon les organisateurs. Des mobilisations parallèles sont également prévues à l’étranger, notamment en Allemagne, en Italie, au Portugal et au Royaume-Uni.
Le No Kings Day a été conçu comme une réponse directe à la parade militaire annoncée à Washington pour célébrer l’anniversaire de Donald Trump, également prévu le 14 juin. D’après The Mirror US, cette démonstration de force, incluant chars, avions de chasse et véhicules blindés, pourrait coûter entre 25 et 45 millions de dollars, sans compter les réparations potentielles estimées à 16 millions de dollars en cas de dégradations urbaines.
Les organisateurs du No Kings Day affirment vouloir proposer une alternative pacifique et démocratique à ce qu’ils considèrent comme une démonstration d’autoritarisme. Dans une déclaration relayée par le média britannique, ils précisent : « Trump veut un spectacle de puissance militaire. Mais le vrai pouvoir ne vient pas de Washington : il se construit partout ailleurs. »
Le message central est sans équivoque : « No Kings est une journée de refus. Nous rejetons toute forme d’autoritarisme et voulons montrer au monde ce à quoi ressemble une démocratie véritable. »
Face à la controverse, le bureau du gouverneur a rapidement réagi. Moly Press, porte-parole adjointe de Ron DeSantis, a déclaré à Newsweek :
« En Floride, la violence n’est jamais tolérée. Les citoyens ont toutefois le droit de protéger leur vie et leur famille. »
Cependant, pour de nombreux observateurs, les propos du gouverneur pourraient être perçus comme un feu vert à l’usage excessif de la force contre les manifestants, risquant d’attiser les tensions à la veille de cette journée de mobilisation historique.