Des bénéficiaires du programme Biden déjà limogés par Walmart et d’autres employeurs

Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul
Journalist/ Storyteller
Emmanuel Paul est un journaliste chevronné et un conteur accompli, animé par un engagement profond envers la vérité, la communauté et l’impact social. Il est le...

Alors que la Cour suprême vient d’autoriser l’administration Trump à mettre fin aux protections humanitaires accordées à quelque 500 000 migrants, les premiers effets se font déjà sentir dans plusieurs grandes entreprises américaines.

Des travailleurs protégés jusqu’ici par le programme CHNV (Cuba, Haïti, Nicaragua, Venezuela), mis en place sous Joe Biden, commencent à perdre leur emploi.

Selon Bloomberg, cité par NewsNation, Walmart, géant de la distribution, a récemment demandé à ses magasins à travers le pays d’identifier les employés dont le statut temporaire de travail pourrait bientôt expirer. En Floride et au Texas, plusieurs travailleurs auraient déjà été remerciés, tandis que d’autres ont reçu des avertissements fermes.

Dans deux établissements de Floride, les salariés concernés ont été clairement informés qu’ils seraient licenciés s’ils ne parvenaient pas à renouveler leurs autorisations.

L’avocat en droit de l’immigration Rolando Vazquez explique cette réaction des entreprises par le climat politique actuel :

“Il y a des sanctions, civiles voire pénales, pour les employeurs qui maintiennent en poste des personnes sans autorisation valide. Et comme cette administration montre qu’elle est sérieuse dans l’application de ces lois, personne ne veut s’y risquer”,  a-t-il déclaré à NewsNation.

Walt Disney a également pris des dispositions similaires.

D’après l’Associated Press, la firme basée en Floride a récemment suspendu près d’une cinquantaine de travailleurs vénézuéliens qui bénéficiaient du Statut de protection temporaire (TPS). NewsNation affirme avoir essayé, sans succès, de contacter les deux compagnies en question.

Pour la députée démocrate Anna Eskamani, élue d’Orlando, ces licenciements sont une conséquence brutale de changements politiques précipités.

“Licencier quelqu’un en raison d’un changement dans sa situation migratoire, surtout lorsque cela découle de décisions politiques confuses ou soudaines, ne devrait pas se produire”, a-t-elle déclaré dans un communiqué transmis à NewsNation.

“Nous devrions étendre les protections pour les bénéficiaires du TPS, pas les punir pour des raisons politiques.”

Dans la ville de Doral, en Floride — qui abrite la plus importante communauté vénézuélienne du pays — les inquiétudes montent. Des associations locales préviennent que ces décisions pourraient déboucher sur des vagues de licenciements massifs, alors que les entreprises s’alignent sur des exigences de conformité plus strictes.

La semaine dernière, la Cour suprême a donné son feu vert à l’administration Trump pour abroger le programme de « parole humanitaire » mis en place par Joe Biden.

Cette décision vise les ressortissants de Cuba, d’Haïti, du Nicaragua et du Venezuela — une population jusqu’ici autorisée à vivre et travailler légalement aux États-Unis. Ils seraient désormais exposés à des risques d’arrestation ou d’expulsion, tandis que leurs employeurs sont contraints d’agir.

Plus de 520 000 personnes sont entrées aux États-Unis dans le cadre du programme de libération conditionnelle. Plus de 320 000 sont originaires d’Haïti. La grande majorité de ces citoyens avaient déjà changé de statut grâce à la redésignation du TPS pour certains des pays bénéficiaires du programme.

Cette rupture de politique migratoire, amorcée dès le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, marque un tournant décisif.

Elle laisse planer une menace directe sur les travailleurs immigrants qui, jusqu’ici, bénéficiaient d’un statut légal.

Le coût humain de cette bascule — déjà visible dans les allées de Walmart ou les coulisses de Disney — risque d’augmenter considérablement dans les semaines à venir.

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