Des agents de l’ICE démoralisés par la politique migratoire de Trump claquent la porte

Emmanuel Paul
Par
Emmanuel Paul
Journalist/ Storyteller
Emmanuel Paul est un journaliste chevronné et un conteur accompli, animé par un engagement profond envers la vérité, la communauté et l’impact social. Il est le...
Credit: MassLive

À peine un peu plus de 6 mois après le début du deuxième mandat de Trump, des agents de l’ICE sont déjà exacerbés et frustrés d’avoir à arrêter des immigrants innocents cherchant simplement à prendre soin de leur famille.

Plusieurs ex-agents de l’agence fédérale de l’immigration (ICE) rompent le silence et dénoncent une politique interne axée sur la performance chiffrée plutôt que sur la sécurité nationale.

Dans un témoignage relayé par The Atlantic, un ancien agent décrit une transformation radicale de sa mission : ce qui, à ses yeux, relevait d’un devoir patriotique s’est mué en une course aux quotas. « Même ceux qui adhèrent à la mission ne sont pas à l’aise avec la manière dont on leur demande de la mettre en œuvre – les quotas, et le ciblage de la ‘proie facile’ juste pour faire du chiffre, » a-t-il confié sous couvert d’anonymat.

Un autre agent, encore plus direct, a évoqué un profond malaise face à l’évolution des pratiques de l’agence. « J’en ai assez d’arrêter des jardiniers, » a-t-il déclaré, selon les propos rapportés par Hollywood Unlocked. Il pointe du doigt une politique qui, sous l’influence de Stephen Miller – ex-conseiller de Trump –, a imposé aux agents un objectif de 3 000 arrestations quotidiennes, souvent sans distinction entre individus dangereux et travailleurs sans papiers n’ayant aucun casier judiciaire.

D’après The Atlantic, les arrestations de migrants sans antécédents criminels auraient explosé de 807 % depuis le retour de Trump à la Maison-Blanche.

Pour de nombreux anciens employés, la mission initiale de l’ICE – cibler les menaces réelles à la sécurité – a été dévoyée. Ce qu’ils décrivent désormais, c’est un environnement de travail marqué par le surmenage, les heures supplémentaires non-stop, et une absence flagrante de soutien psychologique.

Avec la multiplication des départs et la grogne croissante à l’intérieur même de l’agence, une question demeure : combien de temps cette politique agressive pourra-t-elle tenir face à l’épuisement du personnel et aux critiques du public ?

Comme le souligne Hollywood Unlocked, les critiques ne visent pas seulement la brutalité des expulsions, mais aussi les dommages collatéraux sur ceux qui sont chargés de les exécuter.

De nombreux mouvements de protestation ont été organisés un peu partout aux États-Unis pour dénoncer la politique migratoire extrême de Donald Trump et les méthodes jugées cruelles utilisées par les agents de l’ICE, qui souvent couvrent leur visage pour ne pas être découverts.

Partager cet article