Le gouvernement canadien a annoncé, le 21 mars 2025, de nouvelles sanctions contre trois Haïtiens : Dimitri Hérard, Jeantel Joseph et Jeff Larose, en réponse à l’aggravation de la crise politique, sécuritaire et humanitaire en Haïti.
Ces mesures s’inscrivent dans un effort visant à lutter contre l’instabilité croissante qui secoue le pays. Elles témoignent de l’engagement du Canada à soutenir la paix et la sécurité en Haïti en exerçant des pressions sur les responsables de cette instabilité, selon le ministère canadien des Affaires étrangères.
Dans un communiqué publié le 21 mars 2025 sur le site du ministère des Affaires étrangères, Ottawa a précisé que ces sanctions ciblent des individus impliqués dans l’escalade de la violence et de l’instabilité en Haïti.
Parmi les trois personnes sanctionnées, Dimitri Hérard, ancien responsable de la sécurité du Palais national, est particulièrement notable. Il est impliqué dans l’enquête sur l’assassinat de l’ex-président Jovenel Moïse et s’est évadé de la prison de Port-au-Prince en mars 2024, restant depuis en fuite. Jeantel Joseph, ancien directeur général de l’Agence nationale des aires protégées et leader de l’opposition plurielle, ainsi que Jeff Larose, chef du gang de Canaan et membre de la coalition criminelle « Viv Ansanm », sont également visés par ces sanctions.
Les mesures comprennent le gel immédiat des avoirs de ces individus au Canada et une interdiction d’entrée sur le territoire canadien en vertu de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés. De plus, il est désormais illégal pour les citoyens et entreprises canadiennes d’effectuer des transactions financières avec ces trois individus, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. Ces sanctions s’inscrivent dans le cadre du Règlement sur les mesures économiques spéciales visant Haïti, qui cible les acteurs menaçant la stabilité du pays. Les sanctions sont plus symboliques qu’autre chose, considérant qu’il est très peu probable que ces individus aient des avoirs ou s’engagent dans des activités commerciales au Canada.
Ces nouvelles sanctions s’ajoutent à une série de mesures prises par le Canada pour contrer la violence croissante en Haïti. En janvier 2023, Ottawa avait déjà sanctionné l’ancien président Michel Martelly, Charles Saint-Rémy et l’ancien député Arnel Bélizaire. En juin 2024, les sanctions ont été étendues aux chefs de gangs Luckson Elan, Gabriel Jean-Pierre et Ferdens Tilus, accusés de perturber la paix et la stabilité du pays. Plusieurs personnalités du secteur des affaires et de la classe politique ont également été sanctionnées par le Canada pour leur implication présumée dans des actes criminels en Haïti. Mais aucune mesure n’a été prise par le gouvernement haïtien pour mettre l’action publique en mouvement contre ces malfaiteurs.