Crise humanitaire en Haïti : l’OPC alerte sur le sort de plus d’un million de déplacés

Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul est un journaliste chevronné et un conteur accompli, animé par un engagement profond envers la vérité, la communauté et l’impact social. Il est le...
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Plus de 1,2 million de personnes ont été contraintes de fuir leurs quartiers à cause de la violence des gangs dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. C’est ce que révèle un rapport de 67 pages publié récemment par l’Office de la Protection du Citoyen (OPC), qui dresse un constat alarmant de la crise humanitaire qui secoue le pays.

Parmi ces déplacés internes figurent des hommes, des femmes, des enfants, des nourrissons et des personnes âgées. Beaucoup ont trouvé refuge dans 104 camps de fortune répartis à travers la capitale. Ces abris de fortune installés dans des écoles, universités ou bâtiments publics comme le ministère de la Culture ou le bureau de l’OPC à Bourdon sont surpeuplés et insalubres.

Les conditions de vie y sont extrêmement difficiles avec manque d’eau potable, absence de soins de santé, promiscuité, insécurité. Le rapport fait état de femmes contraintes à la prostitution pour survivre, d’autres accouchant sans assistance dans des conditions précaires. Des enfants sont déscolarisés, des personnes âgées dorment à la belle étoile. Des maladies comme la gale, le choléra ou encore des infections chroniques ont été signalées dans plusieurs camps.

L’OPC pointe également du doigt un grave manque de coordination entre les ONG nationales et internationales, ainsi qu’une réponse inefficace de l’État. Selon l’institution, les plus vulnérables femmes enceintes, nourrissons, personnes âgées ou handicapées sont particulièrement exposés à ces conditions inhumaines.

Le rapport rappelle que les déplacés internes ont droit à la protection, à un niveau de vie suffisant et à une assistance humanitaire, conformément aux Principes directeurs des Nations Unies. Des droits, selon l’OPC, largement ignorés en Haïti.

L’institution, dirigée par le Magistrat Jean Wilner Morin, déplore l’absence de plan d’action clair pour sécuriser les zones d’origine ou organiser le retour, la réinsertion et la reconstruction des communautés. Elle appelle à une mobilisation immédiate des autorités.

« Les déplacés ne demandent pas la charité, mais la justice, la reconnaissance de leurs droits et la possibilité de vivre en sécurité dans leur pays », insiste l’OPC.

Et de conclure « Il ne faut pas laisser cette crise pourrir, au risque d’entériner l’échec d’un contrat social déjà fragile. Dans ce drame silencieux, c’est toute la République qui vacille. »

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