Coupe du monde 2026: bras de fer entre Donald Trump et Boston autour des matches, la FIFA rappelle que « c’est son tournoi »

Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul est un journaliste chevronné et un conteur accompli, animé par un engagement profond envers la vérité, la communauté et l’impact social. Il est le...

Le président Donald Trump a menacé de déplacer les matches de la Coupe du monde 2026 prévus dans la région métropolitaine de Boston.

« Nous pourrions les retirer », a déclaré Donald Trump répondant à la question d’un journaliste sur l’éventualité d’un déplacement des matches de la coupe du monde prévus à Boston. « J’aime le peuple de Boston et je sais que les matches sont complets. Mais votre maire n’est pas bonne », a déclaré Monsieur Trump qui a également évoqué des mouvements de protestations à Boston. « Ils s’emparent de certaines parties de Boston. Nous pourrions les récupérer en environ deux secondes », a t-il menacé.

Ces déclarations, rapportées par Boston 25 News / WFXT et l’Associated Press, interviennent alors que Boston est censée accueillir sept rencontres dans un tournoi coorganisé par les États-Unis, le Mexique et le Canada. Le Gillette Stadium se situe à Foxborough, mais Boston reste le centre logistique et économique de l’opération : hébergements, transports, fan-zones, diffusion et services. Le cabinet de la maire Michelle Wu a vite réagi réaffirmant la volonté de son administration de créer toutes les conditions favorables pour acceuillir les 7 matches de la coupe du monde. « Boston est honorée et enthousiaste d’accueillir des matches de la Coupe du monde, et nous sommes impatients de recevoir des supporters du monde entier dans notre belle ville, le berceau de la liberté et la « city of champions ».

Le président assure qu’en cas de problème, il ferait appel au patron de la FIFA. « Si quelqu’un fait du mauvais travail et si je juge qu’il y a des conditions dangereuses, j’appellerais Gianni — le chef de la FIFA, qui est formidable — et je dirais : « Déplaçons-nous vers un autre site », et ils le feraient. » Il a poursuivi au sujet de Gianni Infantino : « Il n’adorerait pas le faire, mais il le ferait très facilement. »

La FIFA, de son côté, a rappelé ses prérogatives. Son vice-président Victor Montagliani a déclaré plus tôt dans le mois lors d’une conférence à Londres : « C’est le tournoi de la FIFA, c’est la juridiction de la FIFA, la FIFA prend ces décisions. » En clair, les 11 villes hôtes aux États-Unis — auxquelles s’ajoutent trois au Mexique et deux au Canada — sont liées contractuellement à l’instance.

À huit mois du coup d’envoi (11 juin 2026), toute reconfiguration supposerait un réaménagement logistique et juridique massif : billets, sécurité, transports, hospitalités, hébergements, entraînements, régie télévisuelle, contrats privés.

Les propos présidentiels surviennent alors que la Maison-Blanche a déployé la Garde nationale à Washington et Memphis, et que des initiatives similaires à Chicago et Portland (Oregon) ont déclenché des bras de fer devant les tribunaux. À Boston, un rassemblement pro-palestinien sur le Boston Common s’est soldé début octobre par des arrestations et quatre policiers blessés — incidents cités dans la presse sans lien opérationnel avéré avec l’organisation de la Coupe du monde. C’est dans ce climat que M. Trump a évoqué des secteurs « pris d’assaut », sans les préciser.

Le plan arrêté en 2022 par la FIFA prévoit 104 matches répartis entre les trois pays coorganisateurs. Aux États-Unis, la carte repose sur de grands stades de la NFL (New York/NJ, Los Angeles, San Francisco Bay Area, etc.). Pour la Nouvelle-Angleterre, Foxborough offre la capacité d’accueil, tandis que Boston concentre les retombées économiques (tourisme, commerce, culture, universités). Les autorités locales soulignent la préparation des dispositifs de sécurité, de mobilité et de santé publique, en coordination avec l’État et l’échelon fédéral, a rappelé Boston 25 News.

C’est précisément pour éviter ce type de perturbations qu’une coupe du monde s’appuie sur un calendrier long et des contrats à obligations réciproques. D’où le rappel de Victor Montagliani :  » C’est le tournoi de la FIFA, c’est la juridiction de la FIFA, la FIFA prend ces décisions. »

La Maison-Blanche place le débat sur le terrain de l’ordre public, en brandissant la possibilité de déclarer des villes « non sûres » pour l’accueil.

La FIFA, enfin, adopte une ligne de neutralité institutionnelle : elle réaffirme la compétence exclusive de l’instance sur la carte des sites et la gouvernance du tournoi, tout en évitant d’entrer dans les débats politiques américains.

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Sources : Boston 25 News 

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