Le secrétaire général de l’ONU « gravement préoccupé » par les frappes américaines contre les sites nucléaires iraniens

Emmanuel Paul
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Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a qualifié samedi de « dangereuse escalade » les frappes aériennes menées par les États-Unis contre trois sites nucléaires iraniens, survenues après huit jours d’échanges meurtriers entre l’Iran et Israël.

« Je suis gravement alarmé par le recours à la force par les États-Unis contre l’Iran aujourd’hui », a déclaré M. Guterres devant la presse au siège de l’ONU à New York, réaffirmant qu’ »il n’existe aucune solution militaire » à ce conflit.

« C’est une escalade dangereuse dans une région déjà au bord du précipice – et une menace directe pour la paix et la sécurité internationales », a-t-il insisté.

Lors d’une allocution télévisée depuis la Maison Blanche à 22 heures (heure locale), le président Donald Trump a affirmé que les installations nucléaires iraniennes de Fordo, Natanz et Ispahan avaient été « totalement anéanties », qualifiant l’opération de « succès militaire spectaculaire ».

Il a appelé les dirigeants iraniens à « faire la paix » et à reprendre les négociations sur le programme nucléaire, faute de quoi l’Iran pourrait subir « une vague d’attaques encore plus importante ».

Les autorités iraniennes n’avaient pas encore confirmé l’étendue des dégâts dans les trois sites situés au centre du pays. Plus tôt dans la journée, le ministre iranien des Affaires étrangères avait mis en garde les États-Unis contre toute intervention dans le conflit opposant Téhéran à Tel-Aviv, déclenché le 13 juin.

Depuis le début des hostilités, au moins 430 Iraniens ont été tués et environ 3 500 blessés, selon le ministère iranien de la Santé. Côté israélien, les autorités locales rapportent 24 morts civils et plus de 400 missiles tirés vers le pays.

Le président Trump a confirmé que des bombardiers furtifs B-2 avaient été utilisés pour larguer des bombes « brise-bunker » sur le site d’enrichissement de Fordo, enterré profondément dans une montagne au sud de Téhéran.

António Guterres a réitéré les avertissements qu’il avait formulés la veille devant le Conseil de sécurité : « Le conflit risque de devenir incontrôlable, avec des conséquences catastrophiques pour les civils, la région et le monde. »

Il a exhorté les États membres à désamorcer la situation et à respecter leurs obligations en vertu de la Charte des Nations Unies et du droit international.

« À cette heure critique, il est essentiel d’éviter une spirale de chaos », a-t-il plaidé, appelant à une reprise immédiate des négociations.

« Il n’y a pas de solution militaire. La seule voie possible est la diplomatie. Le seul espoir, c’est la paix. »

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a soutenu l’appel du secrétaire général. Sur les réseaux sociaux, il a déclaré qu’il était  « crucial que toutes les parties fassent preuve d’une retenue maximale » afin de prévenir des « conséquences humaines dévastatrices  » dans la région.

Par ailleurs, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a annoncé dimanche qu’aucune hausse de radioactivité dangereuse n’avait été détectée en dehors des trois sites ciblés, selon les autorités iraniennes.

M. Grossi a néanmoins précisé que des contaminations radioactive et chimique pourraient avoir eu lieu à l’intérieur des installations atteintes. Il a convoqué une session extraordinaire du Conseil des gouverneurs de l’AIEA, prévue lundi, pour faire le point sur la sécurité nucléaire.

« Pour l’heure, nous ne prévoyons pas d’impact sur la santé ou l’environnement en dehors des sites ciblés », a-t-il conclu.

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