Cessez-le-feu entre Israël et l’Iran : Téhéran confirme, Washington orchestre, mais les frappes continuent

Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul est un journaliste chevronné et un conteur accompli, animé par un engagement profond envers la vérité, la communauté et l’impact social. Il est le...

Au terme de douze jours d’affrontements entre Israël et l’Iran, marqués par des frappes intensives et des pertes humaines dans les deux camps, l’annonce d’un cessez-le-feu semble amorcer une désescalade.

C’est d’abord le président américain Donald Trump qui, lundi soir, avait déclaré qu’un accord avait été conclu. Quelques heures plus tard, la télévision d’État iranienne avait confirmé la nouvelle, a rapporté le New York Times.

Le président Trump a présenté cette initiative comme le fruit de négociations bilatérales, annonçant sur Truth Social qu’un arrêt “complet et total” des hostilités avait été accepté. Il a précisé que la trêve serait progressive, laissant le temps aux deux parties de conclure leurs opérations militaires en cours. “La guerre sera considérée comme terminée à la 24e heure”, a-t-il écrit, sans plus de détails sur les modalités concrètes.

Mais cette annonce s’est rapidement heurtée à la réalité du terrain.
Selon les forces armées israéliennes, trois vagues de missiles iraniens ont été tirées dans la nuit de lundi à mardi. Le service de secours israélien a confirmé la mort d’au moins trois civils. De son côté, Abbas Araghchi, le ministre iranien des Affaires étrangères, a affirmé sur les réseaux sociaux que les forces iraniennes avaient “combattu jusqu’à la dernière minute”, suggérant que la trêve était entrée en vigueur à l’aube.

Selon des diplomates cités anonymement par The New York Times, le Qatar aurait joué un rôle clé dans cette trêve, servant d’intermédiaire entre Téhéran et Washington. Doha aurait obtenu l’engagement de l’Iran après avoir reçu l’assurance que l’État hébreu acceptait également les termes américains.

Cette dynamique intervient dans un contexte particulièrement tendu.
Samedi, des bombardiers américains ont visé plusieurs sites nucléaires en Iran, incitant ce dernier à riposter en frappant la base américaine d’Al-Udeid, au Qatar, qui héberge environ 10 000 soldats. L’attaque aurait été précédée d’un avertissement pour éviter des pertes humaines, selon des sources militaires américaines.

À Washington, le vice-président J.D. Vance a salué un tournant majeur. “Le conflit semble désormais terminé dans les faits”, a-t-il déclaré, appelant à relancer un processus de paix durable. Donald Trump, quant à lui, a préféré adopter un ton triomphant en parlant d’une “ fin saluée par le monde entier”.

La communauté internationale reste prudente.

À Bruxelles, les chefs de la diplomatie européenne ont fait part de leur préoccupation quant au risque d’escalade.
Kaja Kallas, haute représentante de l’UE, a évoqué des “conséquences potentiellement incontrôlables”. À Vienne, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a convoqué une réunion d’urgence, durant laquelle son directeur, Rafael Grossi, a mis en garde contre une amplification du conflit. “La violence pourrait atteindre des niveaux inimaginables”, a-t-il prévenu.

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