Boston : un restaurant ouest-africain menacé de fermeture après l’arrestation de son manager par l’ICE

Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul
Journalist/ Storyteller
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Le Suya Joint, établissement emblématique de cuisine ouest-africaine installé dans le quartier de Roxbury à Boston, pourrait bientôt fermer ses portes.

Cette considération intervient après la détention soudaine du gestionaire du restaurant Paul Dama par les agents fédéraux de l’immigration (ICE).

Dama, 46 ans, a été interpellé par l’ICE alors qu’il se rendait à l’église le jour de la fête des Pères, a indiqué sa famille dans une campagne GoFundMe.
Il est actuellement incarcéré au centre de détention du comté de Strafford, dans le New Hampshire, un établissement sous contrat avec les autorités migratoires, a rapporté MassLive.

Selon le site du Suya Joint, ni la famille ni l’intéressé n’ont été informés des raisons précises de son arrestation, a fait savoir MassLive qui affirme avoir contacté en vain les responsables de l’ICE.
“Cet événement brutal a bouleversé notre famille et notre équipe. Nous sommes en train de réfléchir à l’avenir du restaurant”, a écrit Vanessa Lizotte, une proche, dans un message relayé par la campagne de soutien.

Arrivé aux États-Unis en 2019 pour rejoindre sa sœur, la cheffe Cecelia Lizotte, Paul Dama gérait les opérations du restaurant à Boston ainsi que dans son second établissement ouvert à Providence, Rhode Island.

La cheffe Lizotte, née au Nigeria, a fondé le Suya Joint en 2012 en s’inspirant du restaurant de sa grand-mère. Depuis, l’adresse s’est imposée comme une référence culinaire, récompensée cette année par Boston Magazine comme “meilleur restaurant de quartier à Roxbury”, et finaliste du prestigieux James Beard Award l’an dernier, selon The Boston Globe.

“Paul incarne l’âme du restaurant. Son calme, son éthique de travail, et ses valeurs sont au cœur de notre culture”, a déclaré Vanessa Lizotte sur la page GoFundMe, selon ce qu’a rapporté MassLive qui informe que Dama dispose d’une autorisation de travail en règle. Sa demande d’asile est toujours en cours d’examen. Lors d’une première audience tenue jeudi, son avocat a recommandé de déposer une nouvelle demande avant une prochaine comparution prévue le 3 juillet.

Face à cette épreuve, la famille Lizotte envisage de suspendre l’activité du Suya Joint, bien qu’aucune décision finale n’ait encore été prise.

“Cette séparation imposée déchire notre équipe. Le restaurant est une entreprise familiale, et aujourd’hui, on nous arrache un membre essentiel de cette famille”, peut-on lire sur le site officiel de l’établissement.

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