Arrêté pour avoir menacé de tuer Donald Trump, Ramon Morales-Reyes a en réalité été piégé par un détenu américain qui avoue avoir écrit la lettre

Emmanuel Paul
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Demetric D. Scott (left) admitted to setting up a plan to have fellow inmate Ramón Morales-Reyes (right) removed from the U.S., hoping to block his testimony in a pending criminal case. As part of the scheme, Scott penned letters containing violent threats against President Donald Trump, including a vow to shoot him in the head. (Milwaukee County Jail / Department of Homeland Security)

Voulant empêcher les témoignages potentiellement accablants d’un ressortissant mexicain, un prisonnier a eu l’idée malicieuse de faire déporter un Mexicain en situation irrégulière aux États-Unis.
Il a écrit une lettre en son nom, menaçant de tuer le président des États-Unis.
La secrétaire à la Sécurité intérieure, malgré l’intelligence illimitée à sa disposition, est tombée dans le piège en faisant tout un scandale avec le dossier, accusant l’immigrant mexicain de criminel. Kristi Noem avait provoqué tout un tollé avec ce dossier, présentant les immigrants comme des criminels.

Des documents judiciaires déposés lundi dans l’État du Wisconsin révèlent que Ramon Morales-Reyes a en réalité été piégé par un autre détenu, a rapporté ABC News.

L’accusé, Demetric Deshawn Scott, 52 ans, a reconnu avoir rédigé lui-même les lettres et les enveloppes contenant les menaces, dans le but d’éloigner Morales-Reyes, 54 ans, et de l’empêcher de témoigner contre lui dans un procès à venir. « Le prévenu a admis qu’il avait tout écrit lui-même, sans l’aide de personne », peut-on lire dans le rapport cité par ABC News. Lors de son interrogatoire, il aurait expliqué avoir agi par désir de « liberté ».

L’affaire remonte à la semaine dernière, lorsque le département de la Sécurité intérieure (DHS) a annoncé l’arrestation de Morales-Reyes par les services de l’immigration (ICE), en lien avec des menaces prétendument adressées à Donald Trump.

L’immigrant, dont le DHS affirme qu’il réside illégalement aux États-Unis, était alors soupçonné d’avoir écrit une lettre dans laquelle il déclarait vouloir « tirer et tuer Trump lors d’un de ses rassemblements « .

Mais selon des sources citées par ABC News, Ramon Morales-Reyes aurait été pris pour cible par Scott, un autre détenu impliqué dans une affaire de vol et de violences présumées contre lui. Ce dernier aurait monté cette machination dans l’espoir que Morales-Reyes soit expulsé avant de pouvoir témoigner dans son procès. En prison, des écoutes téléphoniques révèlent que Scott se vantait d’avoir un « plan en béton ».

Lors de son audition, Ramon Morales-Reyes a désigné Scott comme la seule personne ayant un mobile pour l’impliquer dans cette affaire. Il a aussi passé un test graphologique, dont les résultats ont révélé que son écriture ne correspondait pas à celle présente dans les lettres incriminées.

Les autorités ont également perquisitionné la cellule de Scott, où elles ont retrouvé le stylo bleu utilisé pour la rédaction des menaces. Celui-ci aurait même déclaré avoir mentionné Trump dans les lettres pour s’assurer que les services secrets s’en mêleraient.

Malgré la reconnaissance des faits par Scott, le DHS maintient que Morales-Reyes est toujours en situation irrégulière et sous garde.  » L’enquête sur la menace est toujours en cours », a précisé l’agence dans un communiqué officiel.

Scott fait désormais face à de nouvelles accusations : vol d’identité, intimidation de témoin en contexte criminel, et violation des conditions de libération sous caution.

Source principale : ABC News, article de Luke Barr, 3 juin 2025.

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