Haïti : Washington salue la résolution 2793 et promet une force « cinq fois plus importante » pour briser l’emprise des gangs

Emmanuel Paul
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Le gouvernement américain a exprimé sa satisfaction suite à l’adoption par le conseil de sécurité des Nations-Unies de la résolution 2793, qui transforme la MMAS en une force dédiée à la lutte contre les gangs en Haïti.

Dans une déclaration officielle publiée peu après le scrutin, l’ambassadeur américain auprès de l’ONU a détaillé la position de son pays concernant cette résolution.

« Les États-Unis sont honorés d’appuyer cette résolution, que nous avons présentée conjointement avec notre partenaire, le Panama, pour répondre aux besoins urgents d’Haïti. Nous sommes particulièrement satisfaits de voir l’unité manifestée par les membres de l’Organisation des États américains, la communauté caribéenne, la CARICOM, nos collègues du Conseil et le Kenya dans l’aboutissement de cette résolution, » a-t-il affirmé.

Pour Mike Waltz, il s’agit d’un signe prometteur : « En s’appuyant sur les propositions soumises en février par le Secrétaire général, l’adoption de cette résolution apporte un nouvel espoir pour Haïti. »

La nouvelle force pourra compter jusqu’à 5 550 membres (5 500 militaires et forces de l’ordre, 50 civils) — un effectif considérablement plus important que la MSS, qui n’avait pas atteint son objectif de 2 500 personnes.

La force de répression des gangs dispose de pouvoirs élargis, notamment l’autorisation d’appréhender les membres présumés de gangs lors d’opérations basées sur le renseignement — un changement notable relevé par plusieurs organes de presse.

La mission est mandatée pour neutraliser, isoler et dissuader les gangs, protéger les infrastructures essentielles (aéroport, ports, hôpitaux, écoles, centres pénitentiaires, intersections stratégiques). Elle doit aussi soutenir la Police nationale d’Haïti (PNH) et les institutions nationales pour rétablir un environnement sécurisé favorable à l’aide humanitaire et à l’organisation d’élections. Elle devra également lutter contre le trafic d’armes et améliorer la surveillance des frontières terrestres, maritimes et aériennes.

« Le vote d’aujourd’hui corrige la situation, » a souligné Mike Waltz.

Un appui logistique crucial des Nations-Unies

Le Bureau d’appui des Nations unies en Haïti (UNSOH), nouvellement créé par la résolution,  sera chargé de fournir les éléments essentiels : rations alimentaires, approvisionnement en carburant, solutions d’hébergement et infrastructures nécessaires (incluant une base principale et des bases avancées). L’UNSOH assurera également le support médical, la mobilité, les communications stratégiques et la gestion des systèmes d’information géographique. Sa mission comprendra aussi le remboursement des équipements des contingents, y compris les armements létaux, tout en respectant scrupuleusement la Politique de diligence raisonnable en matière de droits humains, a informé l’ambassadeur américain à l »ONU.

« La capacité d’expansion de cette mission au-delà de 5 000 personnes sera possible grâce au soutien logistique crucial du Bureau d’appui des Nations unies en Haïti« , a déclaré Waltz, qui sollicite également des contributions volontaires pour couvrir les dépenses de personnel.

Le diplomate exprime sa gratitude particulière envers le Kenya pour son rôle prépondérant en tant que nation dirigeante de la MSS et souligne l’engagement d’El Salvador, du Guatemala, de la Jamaïque, du Belize et des Bahamas, tout en reconnaissant le soutien financier de divers partenaires.

« Nous souhaitons exprimer notre reconnaissance spéciale au Canada pour sa contribution remarquable. Leur soutien est particulièrement précieux dans notre effort d’expansion des forces« , a précisé Waltz. Sur le plan politique, la résolution bénéficie du soutien unanime des 32 états membres de l’Organisation des États américains (OEA), selon la délégation américaine.

La résolution met l’accent sur le respect strict du droit international et établit un mécanisme de conformité rigoureux (prévention, investigation, traitement et publication des abus, incluant les violences et exploitations sexuelles). Elle exige le déploiement de conseillers spécialisés dans la protection des enfants et des femmes, et préconise une approche centrée sur les survivant·e·s. Elle prévoit une coordination régulière avec le BINUH et l’équipe pays de l’ONU.

Le représentant spécial de la GSF devra soumettre, sous neuf mois, une stratégie détaillée comprenant des indicateurs et des objectifs temporels, définissant les étapes vers un état final.

Waltz souligne que la stabilisation ne peut pas se limiter aux mesures coercitives : Une résolution pérenne à la crise sécuritaire haïtienne nécessite une stratégie globale qui s’attaque aux racines profondes de l’insécurité et établit un cadre pour une solution viable sur le long terme. La résolution confie aux autorités haïtiennes, en collaboration avec le Secrétaire général, l’élaboration d’un plan de reprise sécuritaire. Elle précise également : Le Conseil a aujourd’hui franchi un pas décisif en réaffirmant son engagement envers les principes fondamentaux de la Charte des Nations unies. Le Groupe permanent de partenaires… sera désormais responsable de la direction stratégique, du contrôle et des décisions politiques concernant cette mission, ainsi que du reporting au Conseil.

La Chine, la Russie et le Pakistan se sont abstenus, critiquant un processus accéléré, un financement insuffisant de la mission antérieure, et un manque de précision opérationnelle (structure hiérarchique, règles d’engagement, composition, aspects financiers). Ces objections ont été soulevées durant les négociations et réitérées post-adoption.

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