L’assassinat de Charlie Kirk mercredi lors d’une conférence à l’Utah Valley University, continue de secouer les États-Unis.
L’influenceur conservateur, connu pour ses prises de position tranchées, a été abattu par un tireur toujours en fuite.
Alors que les enquêteurs fédéraux diffusent des photos et lancent des appels à témoins pour retrouver le suspect, le département d’État a adressé jeudi un avertissement direct aux immigrants et étrangers présents sur le sol américain : glorifier la violence pourrait avoir de lourdes conséquences sur leur séjour.
Dans un message posté sur X jeudi matin, le vice-secrétaire d’État Christopher Landau a rappelé la ligne officielle de Washington.
« À la lumière de l’horrible assassinat d’une figure politique de premier plan hier, je tiens à souligner que les étrangers qui glorifient la violence et la haine ne sont pas des visiteurs bienvenus dans notre pays », a-t-il écrit.
Choqué par certaines réactions relevées en ligne, le haut diplomate a poursuivi : « J’ai été dégoûté de voir certains sur les réseaux sociaux faire l’éloge, rationaliser ou tourner en dérision l’événement, et j’ai donné instruction à nos responsables consulaires de prendre les mesures appropriées. »
Landau a conclu son intervention en invitant le public à signaler tout comportement suspect :
« N’hésitez pas à porter à mon attention de tels commentaires émanant d’étrangers afin que le @StateDept puisse protéger le peuple américain. »
Ces propos marquent une prise de position particulièrement ferme, témoignant de la volonté du gouvernement Trump de lier la gestion migratoire à la question de la sécurité intérieure.
Une condamnation politique transpartisane
Cet avertissement s’inscrit dans une dynamique déjà amorcée depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier 2025.
Selon des chiffres rendus publics par le département d’État le mois dernier, plus de 6 000 visas étudiants ont été révoqués au cours de la période récente.
Ces décisions étaient justifiées par des accusations d’agression, de conduite en état d’ivresse, de cambriolage ou encore de soutien présumé à des organisations terroristes.
L’administration a également ciblé les étudiants internationaux impliqués dans des manifestations pro-palestiniennes sur plusieurs campus universitaires.
Considérés par Washington comme une « menace pour la sécurité nationale », certains d’entre eux ont engagé des procédures judiciaires pour contester leur expulsion, a rappelé The Hill.
Si la réaction du département d’État a retenu l’attention, la classe politique américaine s’est empressée de condamner l’assassinat.
Des élus républicains comme démocrates ont rappelé leur attachement au rejet de la violence politique.
Le gouverneur de l’Utah, Spencer Cox, a qualifié l’événement de « political assassination », insistant sur le caractère ciblé de l’attaque.
Au Congrès, plusieurs représentants ont exprimé leur inquiétude face au climat de polarisation et appelé à un renforcement des dispositifs de sécurité lors des rassemblements publics.
L’enquête du FBI : une traque nationale
Sur le plan judiciaire, la chasse à l’homme se poursuit.
Le bureau du FBI à Salt Lake City a diffusé des images d’une personne d’intérêt, issues des caméras de surveillance, et offre une récompense pouvant aller jusqu’à 100 000 dollars pour toute information permettant l’arrestation du suspect.
Les enquêteurs ont confirmé avoir retrouvé le fusil susceptible d’avoir été utilisé lors de l’attaque. L’arme a été saisie dans une zone boisée proche du campus et fait actuellement l’objet d’expertises balistiques et génétiques.
« Nous travaillons sans relâche et nous utiliserons toutes les ressources disponibles pour traduire l’auteur en justice », a indiqué un responsable fédéral.
La mort de Charlie Kirk, personnalité médiatique influente dans les cercles conservateurs, dépasse la simple enquête criminelle. Elle soulève de manière brutale la question de la violence politique aux États-Unis, dans un contexte déjà marqué par des tensions idéologiques exacerbées.
Le lien établi par le département d’État entre réactions étrangères en ligne et sécurité nationale illustre une évolution : les discours virtuels ne sont plus perçus uniquement comme des opinions, mais comme des éléments susceptibles d’avoir des conséquences migratoires.
En parallèle, la diffusion d’images du suspect et l’appel à la coopération du public rappellent la gravité de l’affaire et la dimension nationale de l’enquête.
Sources : The Hill, déclarations officielles du département d’État, communications du FBI.
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