Des électeurs MAGA continuent de faire face aux conséquences de leur vote et expriment des regrets d’avoir soutenu Donald Trump lors des dernières élections présidentielles.
En Floride, un patron pro-Trump est bouleversé après l’arrestation de ses employés par l’ICE.
Vincent Scardina, entrepreneur en toiture dans les Lower Keys en Floride, n’imaginait pas que son soutien aux politiques migratoires de Donald Trump se retournerait un jour contre lui. Pourtant, c’est bien ce qui s’est produit le 27 mai dernier, lorsqu’un tiers de son personnel – six ouvriers originaires du Nicaragua – a été arrêté par des agents de l’immigration.
Selon les informations fournies par le Monroe County Sheriff’s Office, les travailleurs ont été interceptés alors qu’ils se rendaient sur un chantier à bord d’un véhicule de société. Les autorités locales ont assisté l’ICE (Immigration and Customs Enforcement) dans leur transfert vers un centre de détention, “ en vue d’une déportation”.
Dans un entretien accordé à NBC6, Scardina est apparu visiblement ému : “ C’est un véritable choc. On apprend à connaître ces gars, ils deviennent des amis – pas juste des employés, mais des amis.”
La situation devient d’autant plus incompréhensible pour lui que, selon l’avocate des travailleurs, Regilucia Smith, tous disposent de permis de travail valides et de demandes d’asile en cours. “Ils sont légalement présents ici. Leur permis de travail est valable, loin d’être expiré… aucun casier judiciaire, ni ici, ni au Nicaragua”, a-t-elle affirmé.
Pour Scardina, qui affirme avoir voté pour Trump et soutenir encore une majorité de ses politiques, la réalité est amère : “Un regret d’acheteur ? Je ne sais pas… peut-être un peu.”
Il souligne que ces arrestations ont des conséquences dramatiques pour son entreprise. “On ne peut pas… remplacer facilement les gens ici, contrairement à une grande ville. Il y a très peu de main-d’œuvre disponible, et former quelqu’un peut prendre des années.”
Parmi les six travailleurs arrêtés, trois ont déjà été transférés vers des centres de détention au Texas et en Californie, tandis que les trois autres restent détenus localement. Leur avocate tente actuellement d’obtenir leur libération.
Scardina indique également que d’autres employeurs locaux sont durement touchés. “Je connais un paysagiste qui a perdu neuf ou dix membres de son équipe. Il a tout simplement dû mettre la clé sous la porte, du jour au lendemain. “
Son collègue, Virgil Scardina, résume le sentiment d’injustice ressenti : “Moi, je peux rentrer chez moi et prendre mon enfant dans les bras. Eux, non. Et ils ne méritent pas ça.”
L’opération s’inscrit dans une série de descentes à l’échelle nationale menées par l’ICE, à la suite d’instructions rapportées par The Wall Street Journal. Le média affirme que Stephen Miller, chef adjoint de cabinet à la Maison-Blanche, aurait demandé en mai aux autorités migratoires de cibler toutes les personnes se trouvant illégalement sur le territoire américain.