L’administration Trump interdit l’accès à Harvard aux étudiants d’Haïti et de 6 autres pays

CTN News

Les conséquences de la désignation des gangs haïtiens comme organisations terroristes commencent à se faire ressentir.
Le président Donald J. Trump a signé ce mercredi une proclamation présidentielle suspendant temporairement l’admission de nouveaux étudiants étrangers à l’Université Harvard, provoquant une onde de choc au sein des communautés immigrantes, particulièrement haïtienne, aux États-Unis.

Cette décision intervient quelques semaines après que le gouvernement américain a désigné les gangs haïtiens Viv Ansanm et Gran Grif comme organisations terroristes.
Selon la Maison-Blanche, « le président Donald J. Trump a signé une proclamation visant à protéger la nation contre les menaces terroristes étrangères ainsi que contre d’autres risques pour la sécurité nationale et la sécurité publique liés à l’entrée aux États-Unis. »

Des centaines d’étudiants haïtiens, déjà inscrits ou en attente de leur visa pour Harvard, sont directement impactés par cette directive qui suspend l’émission de tous les nouveaux visas F, M et J pour cette institution.

Par ailleurs, le Département d’État reçoit l’autorisation d’annuler les visas précédemment accordés aux étudiants actuellement inscrits, s’ils correspondent aux critères énoncés dans la proclamation.

Cette restriction ne concerne que les étudiants de Harvard, épargnant ceux des autres universités américaines, sauf si une dérogation est accordée pour « intérêt national » par les autorités compétentes.

Cette initiative s’inscrit dans un contexte de renforcement global des politiques d’immigration et de préoccupations croissantes de la Maison-Blanche concernant la sécurité nationale, explique la Maison Blanche.

Selon le communiqué officiel de la Maison-Blanche, Harvard aurait « manqué à son devoir de transmission d’informations cruciales » concernant les activités illicites ou potentiellement dangereuses d’étudiants étrangers au Département de la Sécurité intérieure. L’université est accusée de « surveillance insuffisante » de ses étudiants internationaux, notamment ceux soupçonnés d’activités extrémistes ou criminelles.

Le document mentionne également des inquiétudes liées à l’ingérence étrangère, révélant que Harvard aurait reçu plus de 150 millions de dollars de la Chine et collaboré avec des personnes liées à l’armée chinoise. L’université est aussi accusée d’avoir hébergé des membres paramilitaires du Parti communiste chinois et des « agitateurs violents impliqués dans des actes antisémites » – identifiés majoritairement comme des étudiants étrangers.

Le président Trump a justifié sa décision en déclarant : « Nous voulons avoir de bons étudiants ici. Nous ne voulons simplement pas d’étudiants qui posent des problèmes. »

Il a poursuivi : « Il y a des gens qui veulent aller à Harvard et qui ne peuvent pas, parce que des étudiants étrangers y sont. Mais je veux m’assurer que ces étudiants étrangers sont des personnes capables d’aimer notre pays. »

« Nous attendons toujours la liste des étudiants étrangers de Harvard pour déterminer combien de radicaux et de fauteurs de troubles ne devraient pas être autorisés à revenir aux États-Unis.  »

La diaspora haïtienne aux États-Unis, profondément engagée dans l’éducation supérieure et la mobilité académique, exprime de vives inquiétudes quant aux répercussions de cette politique. De nombreux étudiants haïtiens talentueux poursuivent actuellement leurs études à Harvard grâce à des bourses d’excellence et des programmes d’échange. Cette proclamation risque de compromettre leurs parcours académiques prometteurs, renforçant le sentiment d’exclusion au sein des communautés immigrées.

Cette mesure affecte également les étudiants d’autres nationalités, notamment chinoise, iranienne, russe et vénézuélienne, bien que l’administration n’ait pas explicitement établi une liste officielle des pays concernés.

En restreignant l’accès à une institution aussi prestigieuse, l’administration Trump affirme clairement son intention d’orienter la politique éducative vers une approche plus « nationaliste » et sécuritaire. Cette initiative pourrait également inciter d’autres universités à intensifier leur collaboration avec les autorités fédérales concernant la sécurité et la sélection des étudiants internationaux.

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